Lorsque les titres des cybercompagnies ont connu leur ascension et leur chute il y a plusieurs années, d'autres secteurs connaissaient aussi leur propre bulle.

Lorsque les titres des cybercompagnies ont connu leur ascension et leur chute il y a plusieurs années, d'autres secteurs connaissaient aussi leur propre bulle.

Prenez par exemple Capstone Turbine, un acteur dans le domaine de l'énergie de remplacement.

En l'an 2000, Capstone, un producteur de petites génératrices à faibles émissions, a vu sa capitalisation boursière grimper au-delà de 5 milliards US. Sept années non rentables plus tard, son titre s'échange à moins d'un dollar US et la capitalisation boursière de la compagnie n'est plus que de 120 millions US.

Capstone n'est que l'une des nombreuses entreprises du secteur de l'énergie propre dont le titre a connu une baisse importante de sa valeur. À la différence de l'internet, le secteur de l'énergie de rechange n'a pas encore connu de hausse substantielle dans la foulée de sa bulle.

Capstone fabrique encore des génératrices utilisées comme appareils de réserve ou de remplacement, mais l'attrait pour les énergies renouvelables s'est déplacé vers d'autres sources, dont le solaire et l'éolien.

Les fluctuations du prix du pétrole, les conflits au Proche-Orient et les préoccupations environnementales remettent le sujet à la une et se traduisent par une nouvelle fournée d'investissements gouvernementaux et de capital de risque.

Mais les investisseurs qui cherchent à profiter de la vague des énergies renouvelables doivent se rappeler l'expérience de Capstone.

Alors, vers où les investisseurs «écolos» doivent-ils se tourner? Il se peut que les cibles les plus attrayantes ne soient pas les plus évidentes.

Le meilleur pari pourrait être auprès des compagnies industrielles bien établies qui possèdent déjà des divisions d'énergie de remplacement et qui ont les reins assez solides pour passer à travers les modes.

Ou on peut opter pour le contraire: de vieilles compagnies qui auront besoin d'accélérer leur transition vers une infrastructure d'énergie plus verte.

Long terme

Pour l'investisseur en quête d'une participation dans un avenir plus propre, chacune des options comporte un haut degré de risque.

«Les solutions relatives aux énergies de remplacement renouvelables sont assez semblables, au chapitre des investisseurs, aux sciences de la vie», soutient Dan Pullman, vice-président de la banque d'affaires McNamee Lawrence, qui se spécialiste dans les énergies propres.

Comme dans le cas de la biotechnologie, ça peut prendre sept ou huit ans avant de voir si une technologie sera acceptée sur le marché.

Et puis, même si l'investisseur a choisi le bon poulain (que ce soit le solaire, les biocarburants ou l'hydrogène qui se retrouvent dans le cercle du vainqueur), il doit avoir opté pour les compagnies qui feront appel à l'approche qui s'avérera dominante.

Une solution consiste à investir dans un fonds commun de placement qui possède des participations dans différentes compagnies. Toutefois, les options qui s'offrent aux investisseurs américains dans ce secteur sont peu satisfaisantes.

En dépit de la fièvre à propos des énergies de remplacement, les investisseurs doivent comprendre qu'il faudra des décennies avant que ces énergies jouent un rôle de premier plan dans l'approvisionnement énergétique aux États-Unis.

«D'une manière réaliste, il faut penser que ça prendra beaucoup de temps pour réinventer l'économie», avance Peter Fusaro, président du cabinet-conseil Global Change Associates.

En outre, l'émergence des énergies alternatives aux États-Unis est susceptible de se produire d'une manière beaucoup plus fragmentée que c'est le cas en ce qui concerne les hydrocarbures, où une poignée d'entreprises géantes font la loi. Sunny California est un leader sur le marché américain de l'énergie solaire.

Entre temps, les stations service qui vendent du e85 (un carburant fait principalement d'éthanol tiré du maïs) sont concentrées dans le nord du Midwest.

Et puis, certaines des entreprises les plus d'avant-garde ne sont pas accessibles aux petits investisseurs, du moins pour l'instant. Mais l'an dernier, les grands propriétaires de capitaux de risque aux États-Unis ont investi plus de 723 millions US dans de nouvelles entreprises actives dans le secteur des énergies de remplacement, selon la National Venture Capital Association, soit davantage que dans les dix années précédentes ensemble.

Par exemple, Goldman Sachs possède des participations dans un portefeuille de compagnies privées d'énergies renouvelables, y compris Iogen, un producteur d'éthanol cellulosique, et Gridpoint, une compagnie de gestion énergétique.