Un fonds de sécurité, ça ne s'accumule pas en criant ciseau.

Un fonds de sécurité, ça ne s'accumule pas en criant ciseau.

La première étape, c'est de faire le point sur ses avoirs et ses dettes, ses revenus et ses sorties de fonds mensuelles avec un bilan et un budget.

Le sondage cité dans la page précédente montrait que presque 95 % des Québécois qui font un budget le respectent au moins "généralement". Mais environ 45 % des sondés de la région de Québec disaient ne pas en avoir.

Il y a fort à parier que c'est dans ce dernier groupe que se retrouvent les 34 % de ceux qui ne comptent sur aucune épargne.

Discipline

Il y a donc amplement de place pour la discipline et l'effort que préconise Denis Bellemare du Mouvement Desjardins.

Et plus le remboursement des dettes occupe une part importante du revenu, plus le risque lié à cet endettement est élevé.

Le spécialiste rappelle à ce sujet que le coût de remboursement des dettes ne devrait pas dépasser 35 % du revenu mensuel brut. En franchissant les 40 %, dit-il, "on a déjà la ceinture serrée".

"L'important, c'est de passer à l'action". La méthode la plus efficace est de procéder à chaque période de paye par des virements automatiques dans un compte d'épargne séparé.

En attendant d'avoir atteint le niveau d'épargne souhaité, l'expert ajoute qu'une marge de crédit peut donner accès rapidement à un dépannage financier. Mieux vaut cependant négocier une telle marge avant d'être en situation d'urgence, pour diminuer les coûts d'intérêt qui s'accumulent plus rapidement sur le solde d'une carte de crédit.

M. Bellemare insiste sur le danger de se fixer des buts irréalistes. Il croit plutôt à une stratégie de "petites victoires" qui permettent de relever les objectifs en cours de route.

Il ne suffit pas d'accumuler un fonds d'urgence, il faut aussi éviter d'y puiser pour des fins autres. Épargner, dit M. Bellemare, c'est une façon de "se payer soi-même" en y voyant une dépense comme les autres.

D'autre part, le seul risque n'est pas l'absence de revenu pour cause de maladie, de blessure ou d'interruption d'emploi. Il peut s'agir d'une dépense imprévisible comme une réparation majeure à la voiture, au logis, ou le remplacement d'un appareil électroménager qui rend l'âme.

Liquidités

C'est pourquoi au moins une partie de la somme accumulée doit être conservée sous forme de liquidités ou de quasi-liquidités : compte d'épargne, dépôts à court terme ou fonds de marché monétaire.

Il y a toute une palette de choix à personnaliser avec son conseiller financier.

Un examen approfondi avec cette personne des déclarations fiscales pourrait aussi permettre d'identifier des façons de réduire des coûts ou d'optimiser de ce côté des remboursements d'impôt.

Et une fois qu'on approchera de l'objectif visé, avec disons 80 % du montant prévu du fonds de sécurité, M. Bellemare n'exclut pas la possibilité d'y incorporer une portion d'épargne retraite, histoire de pouvoir finir de garnir le coussin plus rapidement grâce à des remboursements d'impôt plus substantiels.