En 2005, les Canadiens ont acheté par Internet pour près de 8 milliards de dollars en biens et services, mais les Québécois sont ceux qui font le moins usage de cette formule, révèle une étude de Statistique Canada.

En 2005, les Canadiens ont acheté par Internet pour près de 8 milliards de dollars en biens et services, mais les Québécois sont ceux qui font le moins usage de cette formule, révèle une étude de Statistique Canada.

Seulement un Québécois sur trois (34%) qui utilise Internet s'en sert notamment pour commander des articles en ligne, le taux le plus faible au pays.

"C'est conséquent avec le taux d'utilisation global d'Internet, qui est aussi plus faible au Québec, explique Anik Lacroix, chef de section chez Statistique Canada. Si les gens ont moins accès à l'Internet, ils commanderont moins en ligne aussi."

Plusieurs facteurs tendent à expliquer ce décalage, selon elle. Il pourrait s'agir de division de la population entre régions urbaines et rurales, où Internet est moins accessible. La richesse relative de la province serait aussi en cause.

La question de la langue ne serait pas à exclure, selon Jacques Robert, professeur à HEC Montréal, spécialisé en commerce électronique. "La qualité de l'offre en ligne est bien grande dans l'univers anglophone, notamment aux États-Unis, dit-il. Pour l'achat de livres, par exemple, les francophones n'ont pas la même diversité de choix."

Les Américains sont d'ailleurs nettement plus en avance que les Canadiens sur l'achat de produits en ligne. Si au Canada, on vient de dépasser 1% de consommation de biens et services qui s'effectue sur Internet, nos voisins du Sud en sont déjà au double.

Malgré tout, l'augmentation des achats en ligne est considérable depuis quelques années, au Québec, comme au Canada, particulièrement pour certains produits. La vente de livres, de produits informatiques, mais surtout de produits et services reliés aux voyages et au divertissement a tout simplement explosé dans les dernières années. Plus du tiers des gens qui magasinent sur Internet ont acheté en 2005 des services et arrangements de voyage: réservations d'hôtel, locations de voiture, etc.

" Ce ne sont pas toutes les affaires qui sont propices au commerce électronique, soutient M. Robert. Plusieurs font du lèche-vitrine en ligne et vont en magasin pour payer et repartir tout de suite avec l'item. Mais les voyages, c'est l'industrie idéale pour la vente en ligne. Tu achètes tes billets d'avion, tu imprimes le reçu et tu te rends directement à l'aéroport. C'est tellement plus convivial."

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