Après des années de dégraissage et de modernisation sous la houlette de Michael Sabia, George Cope, nommé mercredi président et chef de la direction de Bell Canada Entreprises (T.BCE), aura le mandat de faire entrer l'ex-monopole dans une nouvelle ère de prospérité.

Après des années de dégraissage et de modernisation sous la houlette de Michael Sabia, George Cope, nommé mercredi président et chef de la direction de Bell Canada Entreprises [[|ticker sym='T.BCE'|]], aura le mandat de faire entrer l'ex-monopole dans une nouvelle ère de prospérité.

L'identité du nouveau patron de BCE a été confirmée mercredi en fin d'après-midi par la caisse de retraite Teachers, qui a mis la main sur la société pour 51,7 milliards de dollars avec ses partenaires.

M. Cope entrera en poste dès que la transaction sera finalisée, pendant les premiers mois de 2008.

La nomination aura surpris peu de gens. Quand Michael Sabia a annoncé son départ à l'assemblée extraordinaire des actionnaires, le 21 septembre dernier, le nom de George Cope était déjà sur toutes les lèvres.

«Il a été embauché chez Bell pour succéder à Michael Sabia: ça s'est simplement produit plus vite que ce que tout le monde attendait», a fait valoir Iain Grant, analyste au SeaBoard Group, qui suit de près la société.

À 46 ans, Michael Cope a déjà une longue feuille de route dans le secteur des télécoms. Il a dirigé Clearnet pendant 13 ans, puis TELUS Mobilité pendant cinq ans. Il a été débauché par Bell en 2005, où il est entré à titre de président et chef de l'exploitation.

Teachers et ses partenaires misent gros sur son expertise pour redresser la division sans-fil de Bell, qui traîne la patte par rapport à la concurrence, et pour faire croître les autres secteurs de la société, en proie à une concurrence féroce.

Un rôle qui diffère de celui joué par Michael Sabia au cours des dernières années, avance l'analyste Iain Grant.

«Le travail des deux prochaines années sera très différent de celui des deux dernières années, a dit M. Grant à La Presse Affaires. Le boulot de Sabia, qu'il a très bien fait selon moi, était de ramener Bell à ses activités de base, de la débarrasser des filiales dont elle n'avait pas besoin et de la préparer pour la prochaine étape. Il quitte juste au moment où le job deviendra plaisant.»

Jim Leech, président et chef de la direction désigné de Teachers, a tenu à saluer le travail accompli par Michael Sabia, avant de se féliciter de la nomination de George Cope.

«(George) possède une feuille de route impressionnante, ayant stimulé la croissance et l'innovation dans plusieurs grandes entreprises de télécommunications, et il a une profonde compréhension du marché canadien, a-t-il dit dans un communiqué. Nous nous réjouissons à l'idée de travailler avec George et tout le monde chez BCE en vue de servir les clients et de bâtir de la valeur dans les années qui viennent.»

Michael Sabia a lui aussi tenu à féliciter son successeur. Il a aussi réitéré qu'il restera en poste jusqu'à la toute fin pour assurer le succès de la transaction.

«Je compte continuer de collaborer étroitement avec George et le groupe d'investisseurs tandis que nous progressons vers la conclusion réussie de la transaction», a-t-il déclaré.

La vente et la privatisation de BCE ont été acceptées par 97% des actionnaires de la compagnie le 21 septembre dernier.

Plusieurs employés et retraités, de même que des petits investisseurs, ont cependant exprimé un fort mécontentement de voir le géant des télécoms se vendre ainsi.

C'est à la fin juin que l'entente intervenue entre BCE et le consortium formé par le Régime de retraite des enseignantes et enseignants de l'Ontario (Teachers), Providence Equity Partners et Madison Equity Partners, a été rendue publique.

Quelques jours auparavant, Telus avait confirmé être «en discussions» avec Bell en vue de former une mégaentreprise pancanadienne de télécoms. Telus a par la suite refusé de renchérir à l'offre de Teachers, qualifiée par la plupart des analystes de très généreuse à 42,75$ par action.

D'ici à la clôture de la transaction, prévue au plus tard à la fin mars, Teachers et ses partenaires devront obtenir un certain nombre d'approbations judiciaires et réglementaires.