La hausse du dollar canadien ne rend pas que les manufacturiers et exportateurs nerveux. Elle grève aussi les rendements des caisses de retraite au Canada.

La hausse du dollar canadien ne rend pas que les manufacturiers et exportateurs nerveux. Elle grève aussi les rendements des caisses de retraite au Canada.

Avec l'«effet huard», les craintes sur les taux d'intérêt ont contribué à effacer les gains faits sur les marchés boursiers au cours du deuxième trimestre, affirme RBC Dexia Services aux investisseurs.

L'étude de RBC Dexia, qui recense 340 G$ d'actifs au pays, note que les rendements des régimes ont été de 0,9% lors de la période de trois mois qui s'est terminée le 30 juin. Pour les six premiers mois de l'année, le rendement affiché est de 2,9%.

Qualifiant ces chiffres de «ternes», la division de la Banque Royale souligne que c'est quand même supérieur au taux d'inflation.

Les actions canadiennes ont généré 6,3% de retour sur l'investissement au deuxième trimestre grâce à la force du secteur des ressources et aux prises de contrôle par des étrangers.

«Pour l'année, à ce jour, les régimes de retraite canadiens ont battu l'Indice composé S&P/TSX de presque 1% - un gain de 10% - grâce à une sélection de titres supérieure dans le secteur des matériaux», avance Don McDougall, premier directeur des services-conseils, RBC Dexia Services aux Investisseurs.

Là où le bât blesse, c'est sur les marchés étrangers. L'indice MSCI Monde aurait généré 6% sur trois mois... si le huard ne l'avait pas transformé en perte de 1,8%.

«Les fluctuations des devises jouent désormais un rôle déterminant pour les responsables des caisses, ajoute M. McDougall. À l'heure actuelle, les actions étrangères représentent environ la moitié de la répartition typique des actions pour un régime de retraite canadien, mais la plupart de ceux-ci ne couvrent pas leur exposition aux devises étrangères.»

L'impact des craintes liées aux taux d'intérêt, lui, s'est fait sentir du côté des obligations. Les caisses de retraite ont perdu 1,8% avec leurs obligations au deuxième trimestre. Les obligations à échéance dans 10 ans et plus connaissaient leur pire période de trois mois en 13 ans, celles à rendement réel entraînant une perte de 3,5%.