Garda (T.GW) réplique à ses ravisseurs.
Garda [[|ticker sym='T.GW'|]] réplique à ses ravisseurs.
Victime du kidnapping de quatre de ses employés en Irak mardi, la firme de sécurité québécoise a dépêché ses meilleurs enquêteurs dans un Bagdad secoué par la violence pour tenter de retrouver les siens.
«À l'heure actuelle, les meilleurs experts de Garda en matière d'enquête et de recherche travaillent en collaboration avec les autorités locales. Les experts sont sur le terrain», a affirmé à La Presse Affaires François Morin, porte-parole de Garda.
Mardi, quatre employés britanniques de Garda ainsi qu'un de leurs clients ont été enlevés à Bagdad. Le site web du quotidien britannique Times rapportait jeudi que des douzaines de véhicules de combat de l'armée américaine passent au peigne fin le secteur de Sadr City, à Bagdad, inspectant les maisons une à une afin de retrouver les ravisseurs et leurs victimes.
Ces opérations se déroulent sur fond de violence, des fusillades et un attentat suicide ayant fait au moins 25 morts dont six soldats américains jeudi à Bagdad, tandis qu'on déplorait aussi l'enlèvement d'un couple irakien travaillant à l'ambassade américaine.
Garda refuse depuis de divulguer «des informations précises quant à la situation survenue ou la stratégie de l'entreprise», disant travailler actuellement dans un contexte «hautement confidentiel».
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a par contre laissé entendre que l'Armée du Mahdi, une milice dirigée par le chiite radical Moqtada Sadr, pourrait être responsable de l'enlèvement. Ses membres rejettent ces accusations et pointent plutôt un groupe sunnite relié à Al-Qaeda.
Selon les grandes agences de presse internationales, le client de Garda enlevé est un expert en informatique britannique de l'entreprise de management américaine BearingPoint.
Le site web du quotidien britannique Times affirme que l'enlèvement, perpétré en plein jour, s'est déroulé sans aucun coup de feu. Les ravisseurs se seraient introduits dans un bâtiment du ministère des Finances, situé au coeur de la capitale irakienne, alors que l'entreprise BearingPoint donnait une présentation à des employés irakiens.
«Les quatre gardes du corps de l'entreprise montréalaise Garda World ont apparemment été dupés et ont baissé leurs armes», écrit le Times. Un deuxième expert informatique de BearingPoint aurait tout de même réussi à s'échapper.
Cordonnier bien chaussé
Garda, souligne le porte-parole François Morin, fait ici office de «cordonnier bien chaussé» pour dénouer la crise. La firme de sécurité possède des divisions d'enquête et de gestion de crise, et la négociation avec des ravisseurs fait partie de ses champs d'expertise.
Depuis l'acquisition de l'américaine Vance International et de Kroll Security, dont les bureaux sont établis à Londres, Garda compte parmi ses rangs d'ex-directeurs des services secrets américains et de Scotland Yard.
L'entreprise joue les gardes du corps de personnalités comme Bill Gates, Nelson Mandela et Arnold Schwarzenegger. La gestion actuelle de la crise est surtout coordonnée à partir des bureaux londoniens de Garda World.
Garda emploie actuellement quelque 5000 «professionnels de la sécurité» au Moyen-Orient, soit environ 10% de son effectif mondial.
Son président, Stéphan Crétier, avait récemment affirmé à La Presse Affaires que l'entreprise concentrait le gros de ses activités à protéger les entreprises pétrolières dans le nord du pays, alors que sa clientèle à Bagdad était surtout formée d'organisations humanitaires et de diplomates du gouvernement britannique.
«Nos activités là-bas sont d'abord des activités de protection, à caractère défensif. Jour après jour, que ce soit ici où là-bas, on travaille dans un contexte de gestion des risques», a rappelé jeudi François Morin.
Garda n'a pas voulu dire si les récents événements pourraient l'amener à retirer certains de ses employés d'Irak.
Le titre de Garda a reculé de 0,83% jeudi pour clôturer à 23,80$. Il a perdu un peu plus de 3% depuis les événements de mardi.
Avec AFP et Timesonline