QUESTION: Avez-vous besoin de protéger votre capital#?

QUESTION: Avez-vous besoin de protéger votre capital#?

RÉPONSE:Sur de longues périodes, la probabilité que vos placements baissent est mince. La protection du capital est donc plutôt d'ordre psychologique, surtout si le billet est fondé sur des actifs très diversifiés.

Mais la garantie n'est peut-être pas superflue si elle vous permet de dormir sur vos deux oreilles. Elle peut aussi être utile pour investir dans un marché très pointu ou très spéculatif, dont les risques de baisse à long terme sont significatifs.

Par exemple, les investisseurs qui avaient investi au Japon à l'aide d'un billet à capital protégé ont pu récupérer leur mise, même si l'indice Nikkei était en baisse de 25 %.

QUESTION:Y a-t-il un rendement minimal garanti?

RÉPONSE:Dans la plupart des billets, seul le capital est garanti. Pas le rendement.

« Le profit réalisé sur votre placement peut être peu élevé, voir inexistant. Vous serez alors dans une position encore moins avantageuse que si vous aviez acheté un certificat de placement garanti », préviennent les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) dans un document disponible sur le web à l'adresse www.csa-acvm.ca.

Mais certains billets garantissent un rendement minimum. D'autres permettent même de cristalliser les profits pendant la période de détention.

Entre autres, la firme torontoise One Financial a lancé 10 billets Profit Lock-In. Durant les 8,75 années de détention, l'investisseur peut changer de billet, sans frais. Et à tout moment, il peut « garantir » la valeur de son placement. Si le billet atteint un sommet, mais redescend par la suite, il touchera le montant le plus élevé à l'échéance.

QUESTION:Qui fournit la garantie?

RÉPONSE:Cela pose peu de problèmes, car les billets sont généralement garantis par des banques, des compagnies d'assurances ou des sociétés d'État qui ont une excellente cote de crédit. Mais sachez qu'en cas de faillite, la garantie ne vaudra peut-être plus rien. De plus, les billets sont rarement couverts par la Société d'assurance-dépôts du Canada ou par l'Autorité des marchés financiers du Québec.

QUESTION:Quelle est l'échéance du billet?

RÉPONSE:Les billets ont des échéances de 5 à 25 ans. Plus l'échéance est éloignée, plus les risques de pertes sont minces... moins la garantie du capital initial a de valeur.

QUESTION:Aurez-vous besoin de l'argent?

RÉPONSE:On peut revendre la plupart des billets avant l'échéance. Mais on perd la garantie, on paie des frais de rachat, et on obtient une valeur marchande dépréciée. Vaut mieux les acheter dans la perspective de les conserver jusqu'au bout. Assurez-vous de ne pas avoir besoin de l'argent, surtout si l'échéance est lointaine.

À noter : En cas de décès, la protection du capital disparaît si les héritiers sont forcés de vendre pour liquider la succession. Ils doivent vendre les billets à la valeur marchande.

QUESTION:Quelles sont les conditions de rachat?

RÉPONSE:Généralement, les billets imposent des frais de rachat aux investisseurs qui s'en départent avant l'échéance. Ces frais atteignent près de 7 % au tout début, mais diminuent avec les années.

En outre, l'investisseur qui vend en cours de route n'obtiendra pas le même rendement que l'actif sous-jacent. Par exemple, l'investisseur qui achète un billet lié à la Bourse de Toronto ne pourra pas encaisser son rendement en entier si la Bourse grimpe de 30 % dès la première année. La valeur marchande de son billet ne reflétera peut-être que la moitié de ce rendement.

QUESTION:Quel est l'actif sous-jacent?

RÉPONSE:Comme le rendement découle d'un actif sous-jacent, il est crucial d'en étudier le potentiel. S'il s'agit d'un fonds, on peut consulter l'historique. S'il s'agit de l'indice boursier d'un pays ou d'une matière première, il faut s'attarder aux perspectives.

QUESTION:Quel est le potentiel de rendement?

RÉPONSE:Les investisseurs n'ont pas toujours droit au plein potentiel de rendement de l'actif sous-jacent. Certains billets impliquent que le rendement plafonne s'il dépasse un certain niveau. D'autres versent aux investisseurs seulement un pourcentage du rendement de l'actif sous-jacent. D'autres ne donnent que l'appréciation du capital, pas les dividendes.

QUESTION:Comment est structuré le billet?

RÉPONSE:Il y a deux méthodes pour garantir le capital d'un billet : les options et le coussin.

Options : Les billets liés à des indices boursiers utilisent généralement des options. Le concepteur du billet (d'une valeur de 100 $) utilise environ 70 $ pour acheter une obligation qui vaudra 100 $ à l'échéance, en comptant les intérêts. Ainsi, l'investisseur est certain de retrouver son capital.

Avec le reste de la mise initiale (environ 30 $), le concepteur du billet investit à la Bourse, en utilisant des options qui, grâce à leur effet de levier, permettront d'obtenir le rendement de l'actif sous-jacent.

Les détracteurs des billets arguent que cette recette n'est pas si compliquée, et que les investisseurs peuvent la préparer eux-mêmes, à moindres frais.

Les billets liés à des fonds fonctionnent différemment. Ils investissent tout le capital (ex : 100 $) dans le fonds, mais calculent régulièrement le montant nécessaire (ex : 70 $ au départ) pour acheter une obligation qui permettrait de garantir le capital à l'échéance. Ils s'assurent de toujours conserver un coussin suffisant.

Mais si le fonds baisse subitement, juste après l'émission, le coussin peut disparaître et l'émetteur ne pourra plus investir dans le fonds. Le fonds aura beau remonter par la suite, l'épargnant n'en profitera pas ou beaucoup moins.

QUESTION: Quels sont les frais qui en découlent?

RÉPONSE:Les billets liés à des fonds perçoivent des frais de gestion annuels qui s'établissent à environ 3 %. La protection du capital forme environ 0,5 à 0,8 % de ces frais.

Pour les billets liés à des indices qui utilisent des options, l'émetteur prélève les frais à l'émission. On peut l'estimer l'ensemble de la structure de frais à environ 7 % de l'actif initial.