La première banque helvétique a fait appel lundi à deux investisseurs internationaux pour renflouer son capital, après avoir annoncé une nouvelle dépréciation d'actifs d'environ 10 milliards de dollars US, en raison de la crise du subprime.

La première banque helvétique a fait appel lundi à deux investisseurs internationaux pour renflouer son capital, après avoir annoncé une nouvelle dépréciation d'actifs d'environ 10 milliards de dollars US, en raison de la crise du subprime.

Après une première dépréciation de 4,2 milliards de francs suisses (3,7 milliards CAN) publiée en octobre, qui s'est traduite par une perte nette de 830 millions au troisième trimestre, UBS s'attend de nouveau à plonger dans le rouge.

L'établissement helvétique table pour le quatrième trimestre sur une perte, «au lieu d'un bénéfice global comme anticipé», et juge «maintenant possible» une perte nette pour l'ensemble de l'exercice.

Selon un courtier, «le fait que l'augmentation de capital soit déjà souscrite est plutôt un bon signe concernant la santé à long terme d'UBS».

Malgré la mauvaise nouvelle d'une dépréciation d'actifs supplémentaire, le marché a surtout été rassuré par l'arrivée de deux investisseurs qui vont participer à renflouer le capital d'UBS.

Le groupe suisse a en effet pris plusieurs mesures pour renforcer son capital de 19,4 milliards de francs suisses.

Quelque 13 milliards seront levés avec l'arrivée de ces deux nouveaux investisseurs. L'Agence d'investissement du gouvernement de Singapour («Government of Singapore Investment Corporation», GIC) souscrira à hauteur de 11 milliards de francs suisses d'obligations convertibles.

Cet investissement correspond à environ 9% du capital d'UBS, a précisé à l'AFP une porte-parole de GIC.

«Nous avons procédé à cet investissement significatif dans UBS, parce que nous avons confiance dans la capacité de croissance à long terme de la banque, particulièrement dans ses activités de gestion de fortune», a indiqué le directeur général de GIC, Tony Tan Keng Yam.

Un second investisseur «stratégique du Moyen-Orient», dont le nom n'a pas été révélé, prendra 2 milliards. Selon les rumeurs de marché, cet investisseur serait basé à Abou Dhabi.

Les deux sauveteurs pourront à «court terme» siéger au conseil d'administration d'UBS, a indiqué son président Marcel Ospel.

La banque helvétique renforce également son capital «en vendant des actions propres et en remplaçant pour l'exercice 2007 le dividende en numéraire par un dividende (...) en action», selon un communiqué.

«La situation sur le marché du logement et du crédit hypothécaire à risque aux États-Unis n'a cessé de se détériorer et nous avons actualisé nos estimations de perte compte tenu des prix actuellement observés sur le marché américain des titres hypothécaires», a affirmé le directeur général Marcel Rohner.

UBS, qui détenait à la fin du troisième trimestre 39 milliards US dans le subprime, a réduit ses positions à 29 milliards, a affirmé M. Ospel.

Le groupe suisse n'a pas échappé à la perte de valeur des titres adossés aux crédits hypothécaires à risque qui affecte une grande partie du secteur bancaire mondial depuis l'été.

Citigroup avait annoncé fin novembre une dépréciation de 3 milliards US au troisième trimestre, suivi de 8 à 11 milliards supplémentaires à prévoir au quatrième trimestre.

La première banque américaine avait également fait appel à des capitaux étrangers, en vendant une part de son capital à Abou Dhabi pour 7,5 milliards.

La banque d'affaires américaine Merrill Lynch avait publié fin octobre des résultats amputés par 7,9 milliards de dépréciations d'actifs sur le marché des crédit immobiliers à risque.

La crise des subprimes a causé des pertes de l'ordre de 80 milliards US aux principales banques américaines, mais aussi aux banques européennes, et certains analystes estiment que ce n'est pas fini.