La fusion des bourses de Montréal et de Toronto a permis mardi à la chef du Parti québécois, Pauline Marois, de servir une rebuffade à un de ses prédécesseurs à la tête du Parti québécois, Bernard Landry.

La fusion des bourses de Montréal et de Toronto a permis mardi à la chef du Parti québécois, Pauline Marois, de servir une rebuffade à un de ses prédécesseurs à la tête du Parti québécois, Bernard Landry.

Au moment où, à l'Assemblée nationale, Mme Marois émettait des réserves à l'égard de cette fusion, le premier ministre Jean Charest a souligné que M. Landry, lui, s'en réjouissait.

«M. Landry a une opinion comme citoyen mais moi, j'en ai une autre comme chef du Parti québécois», a lancé sèchement Mme Marois.

La chef du Parti québécois a relevé plusieurs aspects négatifs à la transaction qui implique les deux bourses. Mme Marois ne parle d'ailleurs pas de «fusion» des deux organismes, mais «d'achat» de la Bourse de Montréal par celle de Toronto.

«Ce n'est pas une bonne nouvelle de voir le siège social d'une institution stratégique pour le Québec quitter pour Toronto. Le Québec perdra une bonne partie de son contrôle sur sa seule place boursière», a dit la chef du PQ, en rappelant que seulement cinq des 18 membres du conseil d'administration de la nouvelle entité proviendront du Québec.

Pour le premier ministre Jean Charest, il y a un détail «encourageant» dans la transaction: la bourse du carbone, qui sera destinée à contrôler les émissions de gaz à effet de serre, sera installée à Montréal.

Quant à la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, elle a rappelé que c'est l'ancien premier ministre Lucien Bouchard qui avait approuvé, en 1999, le maintien de la vente des produits dérivés à Montréal et la cession du marché des actions à Toronto.

Cela a été une bonne décision car la vente des produits dérivés est en hausse considérable, a fait valoir la ministre.

Le premier ministre Charest a mis en relief pour sa part le fait que l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui est l'organisme québécois de régulation des marchés financiers, a été mandaté pour tenir des audiences publiques en février prochain sur la transaction de la bourse.

«Il y a des consolidations et des fusions qui se font partout sur la planète et les bourses sont des institutions privées, a dit M. Charest. Mais nous allons aborder cette question sous l'angle des intérêts du Québec», a-t-il conclu.

Quant à Mme Marois, elle a promis d'appuyer toute recommandation que ferait l'AMF en vue d'empêcher la fusion des deux bourses. Elle a aussi noté que le président-directeur général de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Henri-Paul Rousseau, avait manifesté des inquiétudes face à la transaction.