Norbourg et Vincent Lacroix ont réussi à faire, avec la documentation qui circulait à l'interne sur leurs fonds communs, un grand écart qui n'a rien à voir avec la gymnastique.

Norbourg et Vincent Lacroix ont réussi à faire, avec la documentation qui circulait à l'interne sur leurs fonds communs, un grand écart qui n'a rien à voir avec la gymnastique.

François Filion, juricomptable qui a enquêté pour l'Autorité des marchés financiers, poursuit vendredi son témoignage à la fin de la première semaine du procès de Vincent Lacroix.

Il a expliqué en matinée que dans le courrier électronique à l'interne chez Norbourg, les rapports qui circulaient affichaient une valeur marchande de 205 M$ pour les investissements gardés chez le gardien de valeurs Northern Trust.

Pourtant, les rapports de Northern Trust affichaient plutôt une valeur de 75 M$ dans ses coffres, soit un écart de 130 M$. Cet écart se composait de 115 M$ de retraits et d'environ 15 M$ de rendement fictif.

François Filion a été limpide devant le juge : «Les retraits étaient cachés par une comptabilité chez Norbourg et les rapports gardaient une valeur artificielle. La valeur liquidative des parts était surévaluée, jusqu'au rapport annuel de Norbourg et dans ses états financiers.»

Des fonds tripotés

Les documents trouvés dans les comptes de courrier électronique chez Norbourg faussaient la valeur de chaque fonds sans tenir compte des retraits, détaille M. Filion.

Par exemple, la valeur marchande du fonds UCD 01 - Norbourg Débentures convertibles au 30 avril 2005 était de 18,48 M$ dans la documentation interne de Norbourg.

Dans les rapports de Northern Trust, la valeur était plutôt... d'environ 170 000 $. Cela donne un écart de plus de 18 M$.

Selon François Filion, les écarts augmentaient à chaque mois, au fur et à mesure que les retraits et le rendement fictif s'accumulaient.

Par ailleurs, l'Autorité des marchés financiers s'attend à ce que le dévoilement de la preuve contre Vincent Lacroix permette bientôt d'en savoir plus sur l'information envoyée aux investisseurs quant à la valeur des fonds.