«DRing dring dring que désirez-vous? Put put put St-Hubert BBQ.»

«DRing dring dring que désirez-vous? Put put put St-Hubert BBQ.»

La chaîne de rôtisseries la plus célèbre du Québec n'aurait jamais pensé réussir un deuxième coup de marketing comme celui-là.

Elle l'a pourtant fait l'automne dernier en lançant une campagne publicitaire dans laquelle les participants versaient leur salaire à l'organisme de charité de leur choix. Bob Gainey, Ron Fournier, Martin Matte et Lucie Laurier ont notamment accepté de se prêter au jeu.

«Nous n'avons jamais eu autant de félicitations, dit Jean-Pierre Léger, PDG du Groupe St-Hubert. Ça nous a permis d'aller chercher des gens qui ne font normalement pas de publicité.»

L'agence Bos prépare actuellement une nouvelle série de publicités du même genre, qui seront lancées cet l'automne. Entre-temps, le PDG de St-Hubert a accepté de répondre aux questions des lecteurs de La Presse Affaires.

Q L'arrivée de Boston Pizza au Québec est-elle une menace sérieuse pour St-Hubert?- Lucie Monette

R C'est un concurrent, même si ce n'est pas un concurrent direct comme une rôtisserie. Si vous allez manger chez Boston Pizza le midi, vous n'irez pas chez St-Hubert! C'est à nous de redoubler d'efforts pour fidéliser notre clientèle.

Même si nous sommes la plus grande chaîne de restaurants au Québec, nous sommes toujours sur le qui-vive.

Q Des intérêts étrangers ont-ils déjà tenté d'acheter votre entreprise? - Richard Bourdeau

R On me fait régulièrement des propositions - j'ai d'ailleurs reçu deux offres d'investisseurs canadiens au cours des dernières années -, mais St-Hubert n'est pas à vendre. Nous n'avons pas l'intention de nous inscrire à la Bourse non plus. St-Hubert est une entreprise privée qui va le demeurer. Nous allons avoir un rythme de développement plus lent, mais je n'ai pas d'ego à entretenir.

Q Qui prendra votre relève chez St-Hubert? - Philippe Chevrette

R Je suis l'unique propriétaire de St-Hubert depuis que j'ai racheté les actions de ma soeur Claire il y a cinq ans. J'ai deux filles et l'une d'entre elles - Amélie - a toujours été intéressée à prendre la relève. Après ses études aux HEC, elle a travaillé chez Couche-Tard. Elle est maintenant directrice de l'immobilier chez nous.

Q Votre décision d'être la première chaîne de restaurants non-fumeurs a-t-elle affecté votre chiffre d'affaires? - Éric

R Le chiffre d'affaires de nos resto-bars a été affecté. C'est bien connu, les grands fumeurs sont aussi de grands buveurs! On les a perdus... momentanément. Mais c'était une question de principe. Selon nos chiffres, 80 % de notre clientèle ne fume pas. Mais ça ne prend qu'un ou deux fumeurs pour faire fumer le reste du restaurant.

Je ne suis pas un ayatollah de la cigarette, mais je n'aime pas qu'une autre personne me fasse fumer. Ce n'est pas comme l'alcool: mon voisin peut prendre du scotch autant qu'il le veut, il ne me fait pas boire.

Nous avons donc choisi de faire preuve de leadership en devançant de 13 mois l'entrée en vigueur de la loi québécoise antitabac dans nos restaurants.

Q Avez-vous l'intention d'ouvrir des restaurants dans le reste du Canada? - Émilie Thériault (ainsi que des dizaines d'autres lecteurs du reste du Canada...)

R Nous avons trois restaurants en Ontario et deux au Nouveau-Brunswick. Nous avons été très présents à Toronto dans les années 1980, mais nous avons commis des erreurs et nous nous sommes retirés de ce marché. Nous envisageons à nouveau la possibilité de prendre l'expansion à l'extérieur du Québec.

En premier lieu, nous allons regarder plus près de nous, en Ontario et dans l'est du pays. Nous ne comptons pas nous implanter dans l'Ouest canadien à court ou à moyen terme en raison de la pénurie de main-d'oeuvre.

À Calgary et Edmonton, des restaurants ferment le soir parce qu'ils manquent de personnel. J'ai beaucoup de réserves à m'installer dans l'Ouest dans ce contexte-là.

Q Avez-vous déjà songé à vous installer en France? - Laurent Chemin

R Nous n'irons pas en France, mais nous avons déjà considéré sérieusement cette possibilité. Si nous avions trouvé un partenaire sérieux, peut-être aurions-nous tenté notre chance.

Nous avons eu des discussions avec le Groupe Flo, qui détient les plus belles brasseries de Paris. Ils avaient des réserves parce que nous n'avons qu'un seul produit vedette (le duo poulet-frites). En France, c'est le duo steak-frites qui fonctionne. Deux grandes chaînes sont déjà reconnues pour leur steak-frites.

La France est aussi le pays européen qui consomme le moins de poulet par habitant.

Q Comptez-vous recycler les contenants de plastique dans vos succursales Express? - Annie Dufour

R Nous ne faisons pas de recyclage présentement dans nos succursales Express, mais nous travaillons sur un plan. Nous voulons commencer à recycler le plus rapidement possible.

Q Allez-vous ajouter à votre menu des produits biologiques locaux? Diane Ménard

R Ces produits coûtent très cher. Si nous utilisions des poulets bios, il faudrait doubler nos prix. Je ne crois pas que nos clients accepteraient ça. Nous utilisons toutefois des poulets de grain d'appellation contrôlée de grande qualité.