L'avenir de milliers d'employés canadiens de Chrysler est incertain et le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile exige une promesse que leurs emplois seront protégés au moins pendant les 15 prochains mois.

L'avenir de milliers d'employés canadiens de Chrysler est incertain et le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile exige une promesse que leurs emplois seront protégés au moins pendant les 15 prochains mois.

Buzz Hargrove a déclaré, lundi, que les TCA n'appuieront la prise de contrôle de Chrysler par la firme d'investissement privé newyorkaise Cerberus Capital Management que s'ils obtiennent par écrit la garantie que les emplois seront protégés.

Chrysler a déjà entrepris d'éliminer 13 000 postes au Canada et aux Etats-Unis après avoir perdu 1,5 G$ US en 2006, et M. Hargrove demande à Cerberus de ne pas annoncer de nouvelles suppressions de postes et de ne pas réduire son engagement envers les usines canadiennes d'ici la fin de la convention collective actuelle, au mois de septembre 2008.

Le président du syndicat s'est de plus dit outré de constater que l'entente a été finalisée sans que les TCA ne soient consultés.

«Ca m'a ulcéré au plus haut point que ces discussions aient mené à une entente finale (dimanche) et qu'il n'y ait eu absolument aucun dialogue avec notre syndicat. Nous sommes quand même encore un joueur important», a-t-il lancé.

M. Hargrove dit avoir parlé au chef de la direction de Chrysler, Tom LaSorda, lundi, et avoir entendu que Cerberus compte respecter tous les engagements existants.

Toutefois, a-t-il dit, dans le contexte actuel, une simple promesse verbale ne suffit pas.

«C'est la première fois qu'une firme d'investissement privé achète un manufacturier automobile, a-t-il dit. Ces entreprises arrivent dans le décor et coupent avant de revendre quelques années plus tard, générant des profits énormes pour quelques investisseurs privilégiés aux dépens des ouvriers et de leurs familles.»

M. Hargrove a ajouté que s'il n'a pas discuté avec Cerberus avant l'annonce de lundi, il a en revanche eu des discussions avec d'autres firmes qui tentaient de mettre la main sur Chrysler. Ce manque de transparence «n'est pas une manière de partir du bon pied», a-t-il dit avant d'ajouter que les préoccupations du syndicat envers Chrysler ne sont pas personnelles.

«Ce n'est pas un problème particulier que nous avons avec Cerberus, c'est un problème que vous avons avec tout le principe» des firmes d'investissement privé, a dit M. Hargrove.

«Elles ne sont pas intéressées à fabriquer des voitures. Tant qu'elles voient la possibilité de réaliser un profit rapide, elles achètent.»

De son côté, Chris Piper, qui enseigne les affaires à la Ivey School of Business à London, en Ontario, croit que M. Hargrove devrait imiter le président des United Autoworkers des Etats-Unis, Ron Gettelfinger, «qui a essentiellement reconnu que l'entente était finalisée et qu'il n'avait rien à gagner à se plaindre».

«Il n'a jamais été question de voir les syndicats faire dérailler l'entente, a-t-il ajouté. Tu as avantage à accueillir la situation parce que l'inverse n'est pas très productif.»

M. Piper croit aussi que les TCA n'obtiendront jamais les garanties écrites qu'ils réclament concernant la protection des emplois.