Décidément, la Société des alcools du Québec (SAQ) nage de controverse en controverse. Jeudi, la présidente du conseil d'administration de la société d'État, Michèle Thivierge, a remis sa démission. Elle a aussitôt été remplacée par Normand E. Hébert.

Décidément, la Société des alcools du Québec (SAQ) nage de controverse en controverse. Jeudi, la présidente du conseil d'administration de la société d'État, Michèle Thivierge, a remis sa démission. Elle a aussitôt été remplacée par Normand E. Hébert.

L'avocate de Québec occupait le fauteuil par intérim de la présidence depuis février. Elle avait remplacé à pied levé Raymond Boucher. Ce dernier avait lui aussi démissionné à la fin janvier de son poste pour mettre fin au scandale des prix des vins européens qui secouait la SAQ depuis le début de l'année.

Hier, au cabinet du ministre des Finances, Michel Audet, on refusait d'évoquer les motifs de départ de Mme Thivierge. On sait toutefois qu'elle avait remis lundi au ministreune lettre de démission.

Le mois dernier, elle se serait rendue dans une succursale de la SAQ faire des emplettes. Lors de la distribution de billets de promotion de type "gratteux" donnant droit à des rabais, elle aurait indiqué être la présidente de la SAQ tout en réclamant un nouveau billet de promotion dont le rabais était plus imposant. L'incident a aussitôt été dénoncé au siège social de la SAQ.

Michèle Thivierge faisait depuis l'objet d'une plainte à l'étude par le comité d'éthique de la société d'État.

Nouveau venu

La décision de remplacer Mme Thivierge a d'ailleurs été prise au cours des derniers jours. Mercredi, le Conseil des ministres a entériné la nomination de Normand E. Hébert.

Son expérience de gestionnaire aurait séduit le ministre Audet qui avait en main un profil de candidat idéal tel que défini par les membres du c.a. de la SAQ.

Au cours de sa carrière, M. Hébert a notamment évolué dans le secteur de l'automobile. Nommé par les libéraux, il siégeait également depuis 2004 sur le c.a. d'Hydro-Québec.

Laxisme

Pour le critique péquiste des Finances, François Legault, il ne fait pas de doute que la SAQ passe un très mauvais quart d'heure en raison de laxisme de gestion. "C'est désolant de voir comment cette société d'État a perdu en si peu de temps la confiance de la population et de ses travailleurs", a noté le député de Rousseau hier.

Et comme une controverse n'arrive jamais seule, la direction de la SAQ devra bientôt faire face aux conclusions du rapport du vérificateur général, Renaud Lachance, sur le scandale des prix des vins européens. Depuis quelques jours, la haute direction de la SAQ a d'ailleurs en main une version préliminaire du rapport du vérificateur. Cette même version a également été transmise au cabinet du ministre Audet.