PCAA. Ça veut dire papier commercial adossé à des actifs. Et les consommateurs québécois ne se réveillent pas la nuit, en sueur, parce qu'ils en font des cauchemars.

PCAA. Ça veut dire papier commercial adossé à des actifs. Et les consommateurs québécois ne se réveillent pas la nuit, en sueur, parce qu'ils en font des cauchemars.

Un rapport de PricewaterhouseCoopers montre en effet que malgré la médiatisation de la crise des prêts à risque aux États-Unis, le niveau de confiance des consommateurs n'a pas fléchi depuis juillet au Québec -une surprise aux yeux de Michel Hébert, associé, services aux sociétés privées, chez PricewaterhouseCoopers.

«Cette crise a fait les manchettes dans les journaux, mais elle touche beaucoup plus les secteurs financiers que les consommateurs, constate M. Hébert. Les consommateurs peuvent avoir des placements dans des institutions qui sont aux prises avec ça, mais ça n'a pas eu d'impact sur leur niveau de confiance.»

Rappelons que le PCAA est un instrument financier lié à la crise américaine des prêts à risque. Au Canada, tout le papier commercial non bancaire est actuellement gelé en vertu de l'«entente de Montréal», alors qu'on tente d'évaluer à quel point il est contaminé par les défauts de paiement de centaines de milliers d'Américains qui ne peuvent plus payer leur hypothèque.

M. Hébert croit que les consommateurs québécois ne réalisent peut-être pas ce qui les attend.

«On ne sait pas quelles seront les conséquences de ça, avertit-il. Au niveau de l'économie américaine, les mises en chantier sont en chute libre, il y a de plus en plus de gens qui remettent leurs maisons. Ça peut avoir des conséquences sur notre économie.»

Les entreprises québécoises semblent mieux réaliser la situation, puisqu'elles se montrent plus pessimistes qu'en juillet quant aux conditions d'affaires et au contexte fiscal.

Une exception: un regain d'optimisme semble flotter tant chez les entrepreneurs que chez les consommateurs au sujet des taux d'intérêt.

«Dans le contexte d'insécurité que l'on vit, avec la crise de liquidités, les gens ont de plus en plus confiance, et les entreprises aussi, constate, un peu ébahi, Michel Hébert. Je comprends mal que la confiance remonte. Je me serais attendu à ce qu'au mieux, elle soit neutre», dit-il, rappelant toutefois que les niveaux de confiance demeurent bas sur une base historique.

Des prévisions? «J'ai l'impression qu'il y a peut-être davantage de difficultés au niveau économique que ce que les gens anticipent à ce stade-ci, répond-il. Et je ne serais pas surpris de voir un recul de l'indice dans le futur.»