Pour André Goulet, la retraite est à la fois un état, une préoccupation, et une vocation.

Pour André Goulet, la retraite est à la fois un état, une préoccupation, et une vocation.

À 77 ans, il est président de l'Alliance des associations de retraités. Son principal champ d'activité, qui l'amène à parcourir la province, est la rente de retraite des employés du secteur public.

«L'absence d'une véritable indexation des rentes de retraite affecte énormément le revenu d'un retraité», déplore-t-il.

En supposant une augmentation du coût de la vie de 2% par année, une rente non indexée de 30 000$ par année ne vaut plus, après dix ans, que l'équivalent de 24 600$.

L'indexation de la rente des retraités des secteurs publics et parapublics a joué les montagnes russes au fil des ans. La portion de la rente provenant des années travaillées de 1982 à 1999 n'est à toute fin pratique pas indexée. André Goulet estime le cumul de son manque à gagner à 20 000$.

La demande des retraités du secteur public: que la rente entière soit au moins indexée à 50% de l'indice des prix à la consommation chaque année.

Même dans ce cas, plus on vit longtemps, plus la rente diminue.

Et le problème est encore plus flagrant pour les travailleurs qui doivent soutenir leur retraite avec un capital fixe, jusqu'à la date - incertaine - de leur décès. Si un destin blagueur les gratifie d'une longévité exceptionnelle, leur épargne peut s'éteindre avant eux. Inconfortable perspective

C'est tout le problème de l'espérance de vie. Vous planifiez la durée de votre épargne de retraite en fonction de l'espérance de vie, actuellement de 78 ans pour les hommes et de 83 ans pour les femmes?

Vous risquez de tomber court Un homme qui atteint 65 ans aujourd'hui a laissé derrière lui une certaine part de risque: il a dorénavant 60% de chances d'atteindre 80 ans, et quatre chances sur 10 de vivre jusqu'à 85 ans.

Une femme de 65 ans, elle, a presqu'une chance sur deux (46%) d'atteindre 90 ans. Selon une étude récente de l'Institut de la statistique du Québec, l'espérance de vie d'une femme de 65 ans, actuellement de 85 ans, frôlera les 90 ans en 2050.

Encore un sujet d'insécurité

Et si le capital du ménage doit durer jusqu'au décès du dernier conjoint survivant, les chiffres sont encore plus préoccupants: il y a six chances sur dix pour qu'un des deux conjoints de 65 ans atteignent 90 ans.

«Planifier sur la base de 90 ans est insuffisant, si on parle d'un couple», insiste Daniel Laverdière, actuaire et directeur principal de Planification financière Banque Nationale.

Certains peuvent planifier l'étirement de leur capital jusqu'à 95 ans sans sacrifier le confort de leur quotidien. Pour d'autres, nombreux, la réduction immédiate des dépenses, au cas où leur longévité excéderait de beaucoup la moyenne, entraîne une inconfortable perte de jouissance.

Nous parlons ici de risques. Or, le risque est le terrain de l'assurance.

«Pour gérer le risque de survie, il existe un produit financier tout fait sur mesure: la rente viagère avec ou sans garantie, rappelle Daniel Laverdière. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille tout mettre son pécule de retraite dans une rente, mais on peut penser à y mettre une partie.»