La téléphonie locale sera déréglementée aujourd'hui (vendredi) à Montréal, Québec et dans plusieurs autres villes du pays, a appris La Presse.

La téléphonie locale sera déréglementée aujourd'hui (vendredi) à Montréal, Québec et dans plusieurs autres villes du pays, a appris La Presse.

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en fera l'annonce ce matin, un peu plus d'une semaine après avoir ouvert à la concurrence les marchés d'Halifax et de Fort McMurray, en Alberta.

Cette déréglementation permettra aux anciens monopoles comme Bell et Telus de fixer eux-mêmes leurs tarifs, sans avoir à demander l'approbation du CRTC.

Ils espèrent ainsi se battre à armes égales avec les câblodistributeurs, qui leur ont ravi plus de 1,8 million de clients en téléphonie résidentielle depuis 2005 grâce à des politiques de prix très agressives.

«Ça va nous donner l'occasion de réagir bien plus rapidement dans le marché, en faisant face aux concurrents, et ça va nous permettre plus rapidement d'offrir des forfaits qui incluent le service local», a expliqué Mirko Bibic, chef des affaires réglementaires chez Bell.

Cette ouverture à la concurrence survient grâce à l'intervention du ministre fédéral de l'Industrie, Maxime Bernier.

En avril dernier, il a renversé une décision du CRTC qui obligeait les ex-monopoles à répondre à une série de critères très stricts avant d'espérer être déréglementés. Maxime Bernier a préférer laisser agir les forces du marché.

Désormais, Bell, Telus et les autres peuvent faire une demande de déréglementation dès qu'une «infrastructure concurrentielle» est présente dans un secteur donné.

En gros, cela signifie qu'on doit retrouver au moins trois fournisseurs de téléphonie, dont un câblodistributeur et une compagnie de sans-fil. Quelques standards de qualité de service doivent aussi être respectés.

Présent à l'Île-du-Prince-Édouard dans le cadre de la retraite estivale de l'aile parlementaire du gouvernement conservateur, Maxime Bernier s'est dit convaincu qu'il est à l'avantage des entreprises et des consommateurs canadiens de s'en remettre aux forces du marché et à la concurrence en téléphonie locale.

«Les consommateurs bénéficieront de plus de choix, de meilleurs produits et services, ainsi que de prix plus bas», a-t-il affirmé à La Presse, présente à Charlottetown.

Nombreuses demandes

Les ex-monopoles ont littéralement inondé le CRTC de demandes de déréglementation depuis avril dernier. Leurs requêtes représentent 60% des lignes résidentielles au pays, selon l'organisme fédéral.

Le CRTC avait promis en avril d'étudier les dossiers le plus vite possible et de rendre une décision en 120 jours ou moins. D'où le dépôt d'une série de décisions aujourd'hui.

Kevin Restivo, analyste en télécoms au SeaBoard Group, s'attend à ce que le CRTC réponde favorablement à toutes les demandes de déréglementation qui lui ont été formulées. Le CRTC se prononcera aujourd'hui sur les requêtes faites par Bell, Telus, SaskTel et MTS Allstream.

Selon le ministre Maxime Bernier, la déréglementation constitue un outil idéal pour stimuler l'innovation dans le secteur des télécommunications.