Lorsque l'on parle ces temps-ci de l'érection d'un nouvel immeuble de bureaux à vocation commerciale, il est rare qu'on n'entende pas vanter les caractéristiques «vertes» de l'édifice.

Lorsque l'on parle ces temps-ci de l'érection d'un nouvel immeuble de bureaux à vocation commerciale, il est rare qu'on n'entende pas vanter les caractéristiques «vertes» de l'édifice.

En fait, près de 5000 bâtiments aux États-Unis, dont 90 % sont de nouvelles constructions, attendent l'évaluation du United States Green Building Council.

Ce dernier est un organisme sans but lucratif dont le siège est à Washington et qui, en 1998, a avancé la notion voulant que les édifices soient homologués comme non nuisibles à l'environnement.

Cette tendance n'a toutefois pas pénétré avec autant de vigueur le secteur de la rénovation des bâtiments. Mais un promoteur de New York a bien l'intention de profiter de la croissance potentielle de ce marché négligé jusqu'à présent.

Ainsi, Jonathan F.P. Rose, un promoteur de troisième génération qui a fondé les Jonathan Rose Companies en 1989 dans le but d'associer le développement lucratif et une mission dotée d'une conscience sociale, a lancé le Rose Smart Growth Investment Fund il y a un an.

Le fonds de 100 millions US à partenariat limité est l'un des rares du genre à privilégier les investissements axés sur l'environnement (c'est peut-être même le seul aux États-Unis) pour se concentrer exclusivement sur l'acquisition d'immeubles dans des secteurs desservis par les transports en commun.

Les responsables du fonds prévoient que celui-ci procédera à des améliorations qui tiendront compte de l'environnement et qu'il conservera les immeubles comme investissements à long terme.

«Au cours de la durée de vie d'un bâtiment, il se consomme plus d'énergie à se rendre et à quitter un bâtiment que le bâtiment n'en utilise lui-même, soutient M. Rose. Alors, un emplacement dans une zone urbaine bien desservie par les transports publics est un élément primordial pour réduire les impacts environnementaux. Et lorsque vous choisissez de tels lieux urbains, l'offre est déjà limitée. Alors, la stratégie consiste à marier parfaitement le développement holistique et le rendement économique.»

Le premier projet de réaménagement du fonds est en cours à Seattle aux Joseph Vance et Sterling Buildings, deux bâtiments adjacents construits en 1929 et 1910 respectivement.

Situés à l'angle de la 3e Avenue et de la rue Union, ces immeubles à bureaux ont été achetés au prix de 23,5 millions US et on y procède à des rénovations «vertes et pratiques» d'une valeur de 3,5 millionsUS.

En modernisant les systèmes de chauffage et de climatisation, en remplaçant les vieilles fenêtres et en enlevant les moquettes (ce qui permet d'exposer les planchers originaux en terrazzo), les immeubles seront métamorphosés.

Ils passeront ainsi d'espaces de bureaux ternes et inefficaces inoccupés à environ 20 % à un modèle de réaménagement moderne et vert, soutient M. Rose.

Ces travaux permettront non seulement de réduire les frais d'exploitation, mais ils feront aussi en sorte que les locaux se loueront entre 4 $US et 6 $US le pied carré plus cher (les loyers étaient de 16 $US à 20 $US le pied carré avant les rénovations).

En plus de profiter d'économies reliées à une plus grande efficacité énergétique, les locataires sont de plus en plus disposés à payer pour le cachet d'un concept vert, selon des courtiers.

À mesure que les locataires quitteront, tous les 103 000 pieds carrés des deux immeubles seront rénovés selon les normes du Green Building Council pour les bâtiments existants.

Les normes de Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) de l'organisme assurent que les bâtiments sont une construction non toxique, à faible impact et efficaces sur le plan énergétique.

On peut répondre en partie à ces normes en ajoutant de simples éléments comme des «petites tablettes». Installées au-dessus des bureaux, ces tablettes préviennent les éblouissements sur les écrans d'ordinateur tout en redirigeant la lumière et la chaleur vers l'espace intérieur.

L'aspect le plus important de ce projet tient au fait que même si les immeubles à rénover ne se trouvent pas au coeur de secteurs du détail ou de bureaux, ils sont sur la ligne principale du service d'autobus.

Les immeubles que possédera et exploitera le Rose Fund vont aussi incorporer des principes de conscience environnementale dans les baux de locataires, à qui on distribuera un manuel d'amélioration illustrant la manière la plus efficace d'utiliser l'espace.

«On peut mettre tous les systèmes qu'on veut en place, s'ils ne sont pas utilisés correctement, on n'obtient pas les économies voulues», lance M. Rose.