La justice sud-coréenne a réduit vendredi la peine contre l'ex-patron du géant sud-coréen Daewoo, Kim Woo-choong, condamné fin mai à dix ans d'emprisonnement pour fraude et détournement de fonds en liaison avec la faillite de son empire en 1999, a-t-on appris de source judiciaire.

La justice sud-coréenne a réduit vendredi la peine contre l'ex-patron du géant sud-coréen Daewoo, Kim Woo-choong, condamné fin mai à dix ans d'emprisonnement pour fraude et détournement de fonds en liaison avec la faillite de son empire en 1999, a-t-on appris de source judiciaire.

La peine de prison ferme, confirmée vendredi, a été cependant ramenée de dix ans à huit ans et demi, selon la même source.

Le 30 mai, le tribunal du district de Séoul-Centre avait reconnu M. Kim coupable de fraude comptable, de détournement de fonds et de transferts illicites de fonds à l'étranger.

Kim Woo-choong, 69 ans, avait a été également condamné à rembourser la somme astronomique de 22,5 milliards de dollars.

Le fondateur de l'empire sud-coréen a été sanctionné pour avoir gonflé les actifs du groupe qui avait croulé sous 82 milliards de dollars de dettes, soit plus que les scandales entourant les groupes américains WorldCom ou Enron.

Le gouvernement avait dû se porter à la rescousse du groupe renfloué à hauteur de 31,7 milliards de dollars.

L'ancien PDG avait été arrêté le 14 juin à Séoul après avoir mis fin à six ans de cavale en revenant de son propre chef dans la capitale sud-coréenne. L'ancienne icône du miracle sud-coréen avait ordonné à ses cadres de gonfler les actifs du groupe de 41 milliards de dollars afin d'obtenir un prêt de 9,9 milliards de dollars.

Sept anciens responsables de Daewoo avaient été condamnés en 2001 jusqu'à 7 ans de prison en Corée du Sud pour détournements de fonds. Quatre d'entre eux ont bénéficié d'une grâce présidentielle.

Le scandale Daewoo avait eu un retentissement particulier en France et en particulier en Lorraine (est), où le Sud-Coréen voulait constituer une tête de pont européenne au milieu des années 90. Daewoo avait installé trois unités de fabrication "ultramodernes" de tubes cathodiques et de fours à micro-ondes qui avaient employé jusqu'à 1.300 personnes, dont 400 intérimaires.

Pour financer ses investissements en Lorraine, le groupe coréen avait bénéficié d'importantes aides publiques ainsi qu'une exonération de taxes foncières et professionnelles.

Kim Woo-Choong avait obtenu la nationalité française et reçu les insignes de commandeur de la Légion d'Honneur.

A la chute de Daewoo, les unités lorraines ferment une à une. La dernière usine, occupée par les salariés, brûle le 23 janvier 2003 signant la fin de Daewoo en Lorraine.

De nombreux ex-salariés lorrains avaient réclamé que l'ancien patron soit jugé en France.

DAEWOO CORP

ENRON

lim/sm/fp/ang