Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et BP vont peut-être faire état de la première baisse de leurs bénéfices en cinq ans à la suite de la diminution des prix du gaz naturel et des profits tirés de la production d'essence.

Exxon Mobil, Royal Dutch Shell et BP vont peut-être faire état de la première baisse de leurs bénéfices en cinq ans à la suite de la diminution des prix du gaz naturel et des profits tirés de la production d'essence.

Exxon Mobil, première société pétrolière au monde, annoncera probablement que son bénéfice net au troisième trimestre aura chuté de 8,3% à 9,6 milliards $ US, selon l'estimation moyenne d'analystes sondés par Bloomberg.

Selon ces mêmes estimations, il se peut que les profits de Shell, en excluant les éléments non récurrents, auront dégringolé de 21% à 5,58 milliards $ US.

Sur cette même base, les bénéfices de BP auront peut-être diminué de 12% à 3,98 milliards $ US.

Les prix du gaz naturel ont baissé de 6,4% aux États-Unis, le marché faisant l'hypothèse que les stocks sont suffisants pour répondre à la demande hivernale de chauffage tandis que les marges de profit sur le raffinage ont diminué de 5,2%, la demande d'essence s'étant atténuée avec la fin de la saison estivale.

Mais même devant de tels résultats éventuels, les prix des actions des plus grosses compagnies pétrolières ont évolué à la hausse, les investisseurs étant convaincus que les bénéfices vont rebondir après que le prix du pétrole brut eut atteint le niveau record de 90,07 $ US le baril la semaine dernière à New York.

PB et Exxon Mobil en baisse au même moment

«Ce ne seront pas des résultats faramineux», estime Ivor Pether, qui participe à la gestion de l'équivalent de 17 milliards $ US au sein de Royal London Asset Management, y compris 2 milliards $ US en actions de BP et de Shell.

«Malgré le prix élevé du brut, les prix de l'essence ont été faibles, ajoute-t-il, les volumes de production sont généralement à la baisse et les marges de raffinage ont aussi reculé.»

Il est probable que ce sera la première fois depuis le deuxième trimestre de 2002 que Exxon Mobil, Shell et PB feront tous état d'une baisse des bénéfices au même moment.

BP, qui fera connaître ses résultats aujourd'hui (mardi), a dévoilé le 11 octobre dernier des plans pour éliminer des emplois, diminuer le nombre d'échelons de cadres et pour scinder sa division d'essence, de production d'électricité et d'énergie renouvelable dans l'espoir de requinquer sa croissance après ce que le PDG, Tony Hayward, a qualifié de trimestre «affreux».

Restaurer la confiance des investisseurs

M. Hayward, qui a remplacé John Browne en mai dernier, tente de restaurer la confiance des investisseurs envers la compagnie londonienne après qu'une explosion survenue il y a deux ans dans une raffinerie du Texas eut causé la mort de 15 personnes, que de nouveaux projets dans le golfe du Mexique eurent commencé les opérations de pompage en retard et que des oléoducs rouillés en Alaska eurent entraîné la fermeture du plus gros champ pétrolier des États-Unis.

Dur trimestre à prévoir

Les marges de raffinage, ou les profits tirés de la transformation du brut en carburants tels que l'essence et le diesel, ont baissé à 8,05$ le baril au troisième trimestre de la présente année par rapport à 8,49 $ US au cours de la période correspondante un an plus tôt, selon des données affichées sur le site Web de BP.

«C'est un trimestre qui fera mal», annonce Fadel Gheit, un analyste de Oppenheimer & Co., à New York.

«La question est de savoir qui écopera le moins et quelle sera l'ampleur de la baisse», ajoute-t-il.

Les prix du gaz naturel ont baissé de 9,3% au Royaume-Uni au cours du troisième trimestre à 30,58 pence les 100 000 Btu en raison d'une météo clémente et des stocks suffisants, alors que les prix de référence aux États-Unis ont diminué à 6,16$ US le million de Btu, d'après des données fournies par BP.