Sécurité À mesure que l'on avance en âge, c'est une préoccupation de plus en plus présente. Sécurité physique, morale, affective Et sécurité financière.

Sécurité À mesure que l'on avance en âge, c'est une préoccupation de plus en plus présente. Sécurité physique, morale, affective Et sécurité financière.

Beaucoup d'aînés s'inquiètent - ou devraient s'inquiéter - de la longévité de leur patrimoine. De la sécurité de leurs investissements. De l'ampleur et de la perpétuation de leurs revenus de retraite. Du contrôle qu'un proche pourrait exercer sur leurs finances.

Pourtant, la dernière étape de la vie devrait être celle d'une sérénité bien méritée et durement acquise. Ce n'est pas gagné.

La «maltraitance financière» envers les aînés, comme l'appelle Louis Plamondon, responsable du Certificat en gérontologie de la Faculté permanente de l'Université de Montréal, provient le plus souvent d'enfants qui ont un problème de santé mentale.

Des problèmes de toxicomanie ou de jeu. Des problèmes financiers. Ou qui reviennent tardivement chez leurs parents après un échec professionnel ou financier.

Et ce n'est qu'une des causes d'insécurité financière chez les aînés.

La cohabitation plus ou moins forcée ouvre elle aussi la porte aux abus. L'entente semble d'abord profitable: l'enfant accueille chez lui son parent âgé, qui lui verse un loyer en échange des quelques services et soins qui lui seront prodigués.

«Puis le fardeau des soins excède l'avantage financier, mais vous êtes prisonnier de celui-ci», observe Louis Plamondon.

Dans les projets de maisons intergénérationnelles, souligne-t-il, la plus grande part de la mise de fonds sera souvent versée par les aînés, alors qu'ils n'occuperont que la partie congrue de la propriété.

Autre phénomène plus courant qu'on le croît: la conviction qu'une fois le père décédé, la mère n'est que la dépositaire temporaire du patrimoine familial, qu'elle ne fait que porter jusqu'à ses enfants. De là à demander précocement une part de cet héritage, il n'y a qu'un pas.

«L'abus de procuration et la demande d'héritage avant le décès sont les deux formes d'abus les plus fréquemment nommés», souligne Louis Plamondon.

Cependant, les sources d'insécurité financière s'étendent largement au-delà de la famille proche.

«Que ce soit à l'intérieur des familles ou à l'intérieur de la société, l'épargne de retraite des aînés est la proie d'enjeux politiques, sociaux, pour savoir à quoi on va la destiner», observe-t-il.

Cette épargne fait notamment la convoitise d'une myriade de conseillers financiers, comme le constate Fernand Daoust, un autre de ces aînés qu'on pourrait difficilement qualifier de fragile, vulnérable ou désoeuvré.

À 80 ans, l'ancien président de la FTQ est - entre autres! - vice-président du conseil d'administration du Mouvement d'éducation et de défense des actionnaires (MEDAC).

«Les personnes âgées sont des cibles de premier choix pour tous ceux qui interviennent à l'égard des produits financiers de tous types», prévient-il.

Pour deux principales raisons: ils sont au sommet de leur période d'accumulation de capital, et ils sont souvent vulnérables. Ils accorderont fréquemment leur confiance sans discernement. Ils sont souvent isolés, alors que durant leur vie active, ils pouvaient opposer leurs idées à celles de leurs collègues.

«Renseignez-vous, implore Fernand Daoust. Parlez aux gens autour de vous. Surveillez ce qui se passe dans vos caisses de retraite, comment l'argent est investi.»