Séduire les multinationales, quitte à aller cogner à la porte du ministre Bachand pour lui demander des mesures spéciales quand c'est nécessaire: c'est l'une des nouvelles résolutions d'Investissement Québec, qui parle aussi d'ouvrir un bureau à Mumbai (Inde) d'ici six mois, et un autre qui pourrait prendre autant le chemin de l'Italie ou de la Scandinavie que de Dallas ou Atlanta.

Séduire les multinationales, quitte à aller cogner à la porte du ministre Bachand pour lui demander des mesures spéciales quand c'est nécessaire: c'est l'une des nouvelles résolutions d'Investissement Québec, qui parle aussi d'ouvrir un bureau à Mumbai (Inde) d'ici six mois, et un autre qui pourrait prendre autant le chemin de l'Italie ou de la Scandinavie que de Dallas ou Atlanta.

«C'est quand on amène de l'argent de l'extérieur qu'on créé de la richesse, a dit mercredi à La Presse Affaires le président-directeur général d'IQ, Jacques Daoust. Le fait de s'échanger de la richesse entre nous autres ne nous rend pas plus riches. Si je prends un dollar dans ma poche droite et que je le mets dans ma poche gauche, j'ai créé de l'activité économique. Mais je n'ai pas créé de richesse.»

Investissement Québec est à la fois à l'heure des bilans et des choix. La Société d'État s'était dotée, en 2004, d'un plan d'affaires de trois ans qui vient de prendre fin. Le nouveau, qui orientera les trois prochaines années, est encore au four, mais M. Daoust a accepté hier d'en dévoiler les grandes lignes en entrevue.

Au menu: améliorer la visibilité de l'organisme, décrit par M. Daoust comme «le secret le mieux gardé du gouvernement».

Augmenter la rapidité des interventions auprès des entrepreneurs québécois, «parce qu'on n'attend pas trois semaines pour nourrir quelqu'un qui meurt de faim».

Mais surtout, convaincre les multinationales d'investir chez nous.

«Toutes les filiales de multinationales, que ce soit Beenox à Québec ou Ubisoft à Montréal, essaient d'aller chercher des mandats et des projets d'investissement auprès de leur maison mère. Et nous, ce qu'on veut, c'est de mettre l'accent là-dessus, parce que c'est de l'argent neuf qu'on amène ici.»

Investissement Québec épluchera sa banque de programmes existants pour aider les filiales québécoises à rafler des mandats. Mais Jacques Daoust promet de ne pas baisser les bras si des mesures jugées nécessaires pour convaincre la maison mère n'entrent dans aucune case.

«Je ne peux pas créer de nouveaux programmes, ce n'est pas mon mandat, rappelle-t-il. Mais il y a une chose que je peux faire, et c'est dire au gouvernement: Regarde. Je n'ai aucun programme qui «fitte» pour ça, ou le programme existe mais est insuffisant. Je vous demande donc de faire un décret spécial pour que vous m'autorisiez à offrir ça à la compagnie, parce que nous croyons que c'est important pour telle et telle raison.»

Investissement Québec, qui a créé un bureau à Pékin et un à Tokyo l'an dernier, en ouvrira un à Mumbai, en Inde, d'ici six mois.

«Si tu veux attirer des investissements ici, il faut regarder qui sont les exportateurs de capitaux», dit M. Daoust qui, après avoir écarté le Brésil, songe maintenant à l'Italie.

«C'est un pays du G8. Le lien d'amitié est très fort regardez la communauté italienne de Montréal. Il faut maintenant regarder s'ils ont une tradition d'exportation de capitaux, et si oui, dans quelle ville elle se fait», dit M. Daoust, qui dit aussi considérer la Scandinavie et les villes américaines de Dallas et Atlanta.

Investissement Québec a dépassé ses objectifs l'an dernier en effectuant 1451 investissements totalisant 860 millions de dollars, et en dégageant un bénéfice net de près de 54 millions le plan stratégique précédent incluait la rentabilité de la société.

Chaque dollar investi par IQ en a entraîné 5$ au total, et les projets financés ont permis de créer 11 000 emplois et d'en sauvegarder 10 000.

M. Daoust, cependant, explique que dans le contexte où les pénuries de main-d'oeuvre frappent autant l'industrie des jeux vidéo que le secteur minier, ce n'est pas tant par le nombre d'emplois créés qu'il évaluera ses performances futures, mais par la création d'emplois... de qualité.