Hydro-Québec demande à la Régie de l'énergie d'autoriser un ajustement tarifaire de 2,9 %, applicable le 1er avril 2008.

Hydro-Québec demande à la Régie de l'énergie d'autoriser un ajustement tarifaire de 2,9 %, applicable le 1er avril 2008.

Hydro-Québec Distribution, filiale de la société d'État, a déposé vendredi une demande d'autorisation auprès de la Régie de l'énergie, l'autorité réglementaire provinciale qui fixe les tarifs d'électricité au Québec.

Si elle est acceptée, cette augmentation serait applicable dès le 1er avril 2008, a indiqué Hydro-Québec.

Selon une estimation de la société d'État, l'augmentation mensuelle serait de 1,41 $ pour un logement moyen, de 3,46 $ pour une petite maison et de 6,28 $ pour une grande maison.

La Régie de l'énergie a refusé de commenter, compte tenu de son rôle de tribunal, mais a précisé que des audiences seront tenues cet automne et qu'une décision devrait être rendue à la fin de février ou en mars.

Récupérer les hausses de frais de transport

Cette demande d'Hydro est un «peu particulière par rapport aux années antérieures», a reconnu le PDG d'Hydro-Québec Distribution, André Boulanger.

Il a précisé que la moitié de l'augmentation demandée, soit 1,6 %, sert à recouvrer la hausse des frais de transport autorisée par la Régie en 2005, 2006 et 2007, mais qui n'avait pas été intégrée aux hausses tarifaires de ces années.

En effet, la Régie avait alors «décidé d'amortir certaines sommes d'argent» et avait tenu compte des coût d'approvisionnement plus faibles que prévu afin d'atténuer les augmentations, a détaillé M. Boulanger.

Si seuls les besoins tarifaires avaient été pris en compte dans la demande de 2008, la requête d'Hydro se serait élevée à 1,3 %.

«On demande une hausse plus élevée que nos coûts pour 2008, on compense en partie pour les frais de 2005, 2006 et 2007», a précisé le dirigeant.

D'autres augmentations à prévoir

«On récupère 50 % (de la hausse des frais de transport des années passées) par cette demande, il reste 50 % à aller chercher au cours des deux prochaines années», a ajouté M. Boulanger.

Ainsi, Hydro-Québec souhaite financer l'autre moitié des frais au cours des années subséquentes.

«Pour 2009, on peut anticiper une demande légèrement plus élevée que ce qu'on aurait besoin pour couvrir uniquement les coûts de l'année 2009», a évoqué M. Boulanger.

Hydro se défend d'exagérer

Quant à savoir si la spirale tarifaire des dernières années n'était pas trop à pic pour les consommateurs, le dirigeant a assuré que la société d'État établissait ses requêtes «avec le plus grand souci d'efficacité possible, de façon à ce que les tarifs augmentent le plus faiblement possible».

«Les coûts sont reliés à la croissance de la consommation», a-t-il argué, en ajoutant que l'expansion de la demande et du nombre de raccordements «amène des coûts additionnels, qu'on doit intégrer dans les tarifs.»

En novembre 2006, Hydro-Québec Distribution avait demandé une hausse de 2,8 %, mais avait obtenu 1,9 %, ce qui correspondait à une hausse mensuelle de 1,96 $ pour un client résidentiel.

Les ménages à faible revenus seront appelés à être plus efficaces

Enfin, Hydro-Québec demande un budget comparable à l'année précédente pour les mesures d'efficacité énergétique, mais ciblera tout particulièrement les ménages à faible revenus.

«On est un peu sur un rythme de croisière. Il y a une réponse qui est excellente de la part des consommateurs québécois», a commenté M. Boulanger.

Les propriétaires sont inquiets

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) dit craindre que la demande d'Hydro, si elle est autorisée, affecte le coût des loyers.

L'organisme fait remarquer que les propriétaires peuvent bien refiler la hausse à leurs locataires, mais seulement une année plus tard.

Par ailleurs, la capacité de payer des locataires a été affectée par la hausse d'environ 11 % des tarifs depuis 2004, déplore la CORPIQ.