Cent quatorze autobus scolaires ont envahi l'aéroport de Saint-Hubert vendredi.

Cent quatorze autobus scolaires ont envahi l'aéroport de Saint-Hubert vendredi.

Plus de 5000 jeunes de la fin du primaire et du secondaire en sont descendus et ont fait irruption sur les terrains de l'aéroport pour participer à l'Aérosalon 2007.

Les organisateurs de l'événement espèrent que le grand public et les familles suivront leur exemple cette fin de semaine.

«Le but, c'est d'amener les jeunes à croire que l'aérospatiale est un choix d'avenir et de le démontrer, a déclaré Serge Tremblay, le directeur général du CAMAQ (Comité sectoriel de la main-d'oeuvre en aérospatiale), qui a organisé l'événement. Ce serait triste que les jeunes ne choisissent pas l'aérospatiale par ignorance.»

L'année dernière, le CAMAQ avait organisé un Salon des carrières en aérospatiale à l'aéroport de Mirabel. L'événement avait connu un grand succès, mais il était surtout orienté vers le recrutement. Les jeunes étaient peut-être demeurés un peu sur leur faim.

«Nous avons réalisé que le salon méritait d'être adapté à leur attention», a déclaré M. Tremblay.

Le CAMAQ a donc fait appel à des «spécialistes» de la question, comme l'Agence spatiale canadienne, qui a un programme pour les jeunes, et le Conseil de développement du loisir scientifique, avec ses Petits débrouillards, pour offrir des ateliers.

L'École de technologie supérieure, l'École polytechnique, l'École nationale d'aéronautique et l'École des métiers de l'aérospatiale sont également arrivées avec des activités pour les jeunes, comme l'usinage d'avions en deux dimension.

L'industrie n'est pas en reste: Pratt & Whitney Canada organise ainsi des visites à l'intérieur de son avion laboratoire B720, les ingénieurs de CMC Électronique sont sur place pour expliquer le fonctionnement du GPS, Bell Helicopter est présente avec un hélico.

Du côté de Bombardier, on espérait exposer un avion citerne CL415.

«Malheureusement, il est au front dans le nord du Québec, a déclaré Marc Duchesne, porte-parole de Bombardier Aéronautique. Mais nous avons un turbopropulseur Q200 qui sera là toute la fin de semaine.»

Il a indiqué que Bombardier tenait à participer à ce salon pour faire connaître le milieu de l'aéronautique aux plus jeunes, «aux gens du secondaire et du début du Cégep appelés à faire un choix de carrière bientôt.»

Pour les plus vieux, cinq agents de ressources humaines sont sur place pour recueillir des curriculum vitae et parler des perspectives de carrière chez Bombardier.

Même si Aérosalon n'est pas un salon de recrutement comme l'année dernière, la question de la main-d'oeuvre et de la relève est encore bien présente à l'esprit des exposants.

«Il y a eu 2000 emplois de créés l'année dernière dans l'aéronautique dans la région de Montréal, a déclaré le président d'honneur d'Aérosalon, Gilles Labbé, président et chef de la direction d'Héroux-Devtek. Selon les prévisions du CAMAQ, ça devrait continuer comme ça pendant au moins une dizaine d'années. C'est donc un secteur d'avenir pour les jeunes.»

La question démographique préoccupe l'industrie: alors que les employés plus vieux quitteront le marché du travail, il y aura de moins en moins de jeunes pour les remplacer. Il faut donc créer de l'intérêt chez les jeunes dès maintenant.

«Nous voulons communiquer la passion que nous avons pour notre industrie et pour les produits que nous concevons et que nous fabriquons», a déclaré M. Labbé,

Pour sa part, M. Tremblay, du CAMAQ, a insisté sur l'importance de «fracasser le mythe voulant que les sciences et la technologies, c'est pour les super-bolés ou les nerds».

«Ce n'est pas le cas, a-t-il soutenu. Il y a 45 000 personnes au Québec qui travaillent dans l'aérospatiale. Ce ne sont pas tous des super-bolés et des nerds, mais ce sont des passionnés.»