À la faveur d'une bonne saison REER, l'industrie des fonds communs de placement a encaissé son meilleur premier trimestre des neuf dernières années.

À la faveur d'une bonne saison REER, l'industrie des fonds communs de placement a encaissé son meilleur premier trimestre des neuf dernières années.

Les épargnants ont pompé 17,1 milliards $ dans les fonds, du jamais vu depuis 1998, selon l'Institut des fonds d'investissement du Canada (IFIC).

Les investisseurs ont été particulièrement friands de «fonds de fonds», une catégorie qui a attiré 9,1 milliards à elle seule, soit la moitié de l'argent frais injecté dans l'industrie.

Ces portefeuilles sont, en fait, des paniers composés de plusieurs fonds, d'une seule ou de plusieurs familles. Ils constituent une formule clé en main, car ils permettent de répartir les actifs selon le profil et les objectifs de chaque investisseur, puis de rééquilibrer périodiquement les placements selon l'évolution du marché.

«On voit une tendance vers les solutions intégrées qui facilitent la diversification», confirme Robert Frances, président du cabinet de services financiers Peak.

Selon lui, la démographique fait en sorte qu'un nombre croissant d'investisseurs recherche un portefeuille facile à gérer. Ses clients lui disent: «On ne veut pas passer notre retraite à lire des prospectus», rapporte-t-il.

On trouve aussi de plus en plus de portefeuilles à échéanciers, un type de fonds de fonds qui adapte la répartition d'actifs en fonction de l'âge de l'investisseur.

Les fonds de fonds renferment désormais 100 milliards de dollars, soit 15 % de toute l'industrie des fonds qui s'élève à 690 milliards.

Depuis 12 mois, l'actif total des fonds communs a grimpé de 13,2 %, en raison des nouvelles sommes injectées par les épargnants, mais aussi grâce à la solide performance des marchés boursiers.

Rendements solides

Côté rendement, les investisseurs ont été particulièrement gâtés au premier trimestre. Sur les 42 catégories de fonds, une seule a subi une baisse.

Il s'agit des fonds d'actions américaines qui ont été ébranlés par les déboires des prêteurs hypothécaires à haut risque (subprime). Sur trois mois, les fonds d'actions américaines ont perdu 0,6 %.

À l'opposé, les fonds de petites et moyennes entreprises arrivent en tête du palmarès, avec une avancée de plus de 4 % en trois mois.

Vedette toutes catégories confondues, le fonds Mavrix petites sociétés a explosé de 22 %. Le fonds PME inv. Actions-croissance, qui donne droit à un bonbon fiscal du provincial, a gagné 12 %. Le fonds Trimark petites sociétés canadiennes et le fonds Altamira Capital, qui mise sur les entreprises actives dans l'Ouest canadien, ont gagné tout deux 11 %.

Dans l'ensemble, les fonds de PME ont profité de l'élan du secteur des ressources naturelles, note Christian Charest, éditeur adjoint pour la firme d'évaluation de fonds communs Morningstar. «Les segments de l'énergie et des matériaux représentent environ la moitié des avoirs des fonds de PME canadiennes», explique-t-il.

Les fonds spécialisés en ressources naturelles affichent aussi des rendements exceptionnels, notamment le fonds RBC Mondial ressources et le fonds Sentry Sélect domaine minier qui ont gagné 13 % chacun. En moyenne, les fonds de cette catégorie ont gagné 4,1 % en trois mois.

Les fonds d'immobilier ont connu une autre une belle performance, avec un rendement de 3,4 %. Sur cinq ans, leur rendement annuel s'élève à 17 % en moyenne.

Les investisseurs qui ont choisi de diversifier leurs placements à l'étranger ont été bien récompensés. Les fonds d'actions européennes et d'actions internationales figurent parmi les plus payants, avec des rendements respectifs de 3,1 % et 2,7 %.

Même les fonds d'actions de l'Asie Pacifique s'en sortent indemnes, avec un rendement de 0,9 % sur trois mois, malgré la culbute de la Bourse chinoise en février dernier.

Quant aux fonds d'actions canadiennes, ils s'en tirent fort honorablement avec une hausse de 1,9 %.