Les prix du pétrole sont remontés vendredi après des informations sur une interruption d'une partie des exportations du groupe italien Eni au Nigeria après une attaque de militants.

Les prix du pétrole sont remontés vendredi après des informations sur une interruption d'une partie des exportations du groupe italien Eni au Nigeria après une attaque de militants.

A New York, le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier progressait de 52 cents à 59,76 dollars lors des échanges électroniques vers 17H30 GMT (18H30 à Paris).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 69 cents à 60,04 dollars sur l'échéance de janvier.

Les salles de marché étaient fermées aux Etats-Unis en raison des congés de Thanksgiving, et les volumes d'échanges demeuraient très limités, ce qui a eu tendance à exacerber les mouvements.

Le groupe italien Eni s'est déclaré vendredi dans l'incapacité d'assurer la totalité de ses livraisons à partir du champ d'Okono au large du Nigeria, qui aurait été attaqué par des militants séparatistes, selon des informations de presse rapportées par des analystes.

Les livraisons porteraient sur 60.000 barils par jour de brut.

"C'est la nouvelle principale du jour", à laquelle réagit le marché, a indiqué Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays Capital.

Le Nigeria est le premier producteur de pétrole d'Afrique et le sixième mondial. Les fréquentes attaques de militants séparatistes du delta du Niger, dans le sud du pays, ont amputé sa production quotidienne de 25%.

Le président nigérian Olusegun Obasanjo a assuré vendredi que son gouvernement n'abandonnerait pas la région pétrolière du delta aux mains des "bandits".

Ses propos interviennent alors qu'un Britannique a été tué mercredi lors d'un assaut lancé par l'armée nigériane pour libérer sept étrangers, employés du groupe Eni, kidnappés par un groupe armé dans le delta du Niger.

Des dizaines d'expatriés et de travailleurs nigérians ont été enlevés dans le delta depuis le début de l'année.

Les analystes ont toutefois estimé que le niveau élevé des stocks aux Etats-Unis freinait l'appréciation des cours.

"Le marché manque un peu de relief et paraît toujours un peu sous pression car il n'y a certainement aucune pénurie de barils de pétrole", a souligné Robert Laughlin, opérateur à la maison de courtage Man Financial. "Le sentiment général est que les cours vont repartir à la baisse, vers les 55 dollars".

Le marché a été rassuré par l'annonce mercredi d'une hausse de 5,1 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis, soit sept fois plus que la progression attendue par les analystes.

En outre, les chargements de pétrole ont repris au principal terminal d'exportation de l'Alaska, à Valdez, fermé depuis lundi à cause du mauvais temps.

Grâce à l'amélioration des conditions météorologiques, l'oléoduc Trans-Alaska Pipeline fonctionnait de nouveau à 50% vendredi, au lieu de 25% il y a deux jours. Il achemine en temps normal 800.000 barils de pétrole par jour.

"Malgré le sentiment baissier qui domine sur le marché, des risques de rebond des cours en raison d'un temps plus froid ou d'une éventuelle nouvelle baisse de production de l'Opep le mois prochain demeurent", a aussi estimé Michael Davies, analyste chez Sucden.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est engagée à réduire sa production de 1,2 million de barils par jour à compter du 1er novembre en vue de faire remonter les prix, et pourrait récidiver lors de sa prochaine réunion, le 14 décembre au Nigeria.

pf/nas