L'Office de protection du consommateur (OPC) a déposé hier plus de 300 chefs d'accusation contre deux entreprises vendant des appareils de chauffage et de climatisation, dont Flamidor. Cette défunte entreprise de Québec s'est mis à dos des milliers de clients dans la province et est déjà la cible d'un recours collectif.

L'Office de protection du consommateur (OPC) a déposé hier plus de 300 chefs d'accusation contre deux entreprises vendant des appareils de chauffage et de climatisation, dont Flamidor. Cette défunte entreprise de Québec s'est mis à dos des milliers de clients dans la province et est déjà la cible d'un recours collectif.

Avec 199 chefs d'accusation, Flamidor, son administrateur Jean-Noël Lacroix et ses représentants s'exposent à des amendes de 220 150 $. La compagnie Pro du chauffage, également de Québec, fait face à 129 chefs d'accusation et pourrait hériter d'une amende de 149 160 $.

Au cours des deux dernières années, ces entreprises - qui ont cessé leurs activités - ont vendu des systèmes de chauffage à des milliers de consommateurs partout au Québec. Au coût d'environ 10 000 $, les appareils vendus étaient souvent défectueux et ne permettaient pas aux consommateurs de faire les économies d'énergie promises. L'OPC reproche aux entreprises d'avoir fait des représentations trompeuses aux consommateurs à cet effet et sur le rendement calorifique des appareils. Elles sont également accusées de ne pas avoir respecté le délai de restitution du bien accordé aux consommateurs par la loi.

L'OPC a reçu des milliers de plaintes de consommateurs floués avec ces systèmes de chauffage dangereux. " C'est le plus important dossier de l'Office en ce qui a trait au nombre d'accusations ", a indiqué hier le président de l'organisme, Yvan Turcotte. Il incite d'ailleurs les gens à être très prudents lorsqu'ils font affaire avec des vendeurs itinérants. La force de vente de Flamidor et Pro du chauffage était d'ailleurs presque uniquement constituée de ce type de représentants.

Recours collectif

L'Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC) a demandé en septembre à la Cour supérieure d'autoriser deux recours collectifs contre Flamidor et Pro du chauffage au nom des milliers de consommateurs lésés. L'association incite tous les acheteurs visés à se joindre à leur recours. La requête vise également la caisse populaire du Village Huron - qui a financé bon nombre de consommateurs -, qui devra assumer une partie de la responsabilité puisque les contrats de vente à tempérament de Flamidor lui ont été cédés.

Les anciens dirigeants de Flamidor font actuellement l'objet d'enquêtes de la Régie du bâtiment, de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada. Certains médias ont même évoqué une enquête criminelle de l'escouade de lutte contre le crime organisé, mais aucune accusation n'a été portée à ce jour.

Jean-Noël Lacroix, ancien président de Flamidor, a refusé de commenter le dossier hier.

C'est toutefois à partir du moment où Flamidor a été vendu à Jean-Noël Lacroix en 2003 que les faits reprochés ont débuté, a souligné l'OPC.