Le nouveau président d'Airbus Louis Gallois, qui a remplacé lundi soir Christian Streiff démissionnaire, a annoncé dès mardi le maintien du plan de restructuration préparé par son prédécesseur, tout en s'efforçant de rassurer les personnels et ses partenaires allemands.

Le nouveau président d'Airbus Louis Gallois, qui a remplacé lundi soir Christian Streiff démissionnaire, a annoncé dès mardi le maintien du plan de restructuration préparé par son prédécesseur, tout en s'efforçant de rassurer les personnels et ses partenaires allemands.

En direction des marchés financiers, M. Gallois a annoncé sur la radio Europe 1 que le plan de restructuration "Power 8" adopté le 3 octobre par le conseil d'administration d'EADS, commençait "tout de suite".

Le dirigeant, qui cumule désormais les fonctions de patron d'Airbus et de co-président de sa maison-mère EADS, a aussi fait valoir que cette nouvelle structure de gouvernance constituait une "simplification très forte".

Il a aussi indiqué que le plan, "inévitablement rigoureux", serait mis en oeuvre dans "le dialogue et l'équilibre", s'adressant tout autant aux syndicats des 57.000 salariés d'Airbus qu'à ses partenaires allemands.

La mise en oeuvre des suppressions d'emploi et de la réorganisation des chaînes d'assemblage se fera "après plusieurs mois de travail", a-t-il assuré avant de se rendre à Toulouse, pour rencontrer dans l'après-midi syndicats et cadres de la principale usine du groupe.

Les suppressions d'emploi, non encore chiffrées, "ne porteront pas sur les ateliers et les bureaux d'études car Airbus doit livrer 430 avions cette année", a-t-il réaffirmé. En revanche, a-t-il ajouté, "il y a des structures trop lourdes qu'il faudra rendre plus légères".

Le "dialogue" se mènera également avec les responsables politiques des régions concernées par Airbus, a indiqué l'industriel français, ancien patron d'Aerospatiale puis de la SNCF, qui s'est engagé à ce "que l'effort soit équilibré entre les différents pays, qu'on ne demande pas tout à un pays et rien à un autre".

Une réponse indirecte au ministre allemand de la Défense Franz Josef Jung qui déclarait lundi dans l'hebdomadaire Spiegel: "Nous devons éviter que (chez Airbus) tout devienne français".

"Il faudra se poser des questions de lignes d'assemblage, pour les rationaliser", a précisé M. Gallois sans donner d'indications sur le futur partage entre les lignes d'assemblage de Toulouse et de Hambourg, qui se répartissent actuellement les tâches sur les moyens courriers A320, comme sur l'avion géant A380.

"Il n'y a pas de divergences franco-allemandes pour mettre en oeuvre notre plan", a-t-il martelé en soulignant: "Les fusions ne se sont pas traduites par une véritable intégration, maintenant il faut y passer, on n'a plus le choix".

Au-delà des efforts réaffirmés pour mener à bien l'industrialisation de l'A380, victime de deux ans de retard, M. Gallois se dit favorable au lancement du long courrier A350, sur lequel le conseil d'administration d'EADS devra se prononcer "dans les prochaines semaines".

"L'A350, c'est 40% du marché", a-t-il insisté, en reconnaissant qu'il fallait "trouver 9 à 10 milliards d'euros et les ressources en ingénierie" pour lancer cet appareil, destiné à concurrencer le 787 à succès de Boeing.

Le représentant CGT au comité européen d'EADS Patrick Baudouin a salué mardi l'approche de M. Gallois "plus industrielle que financière".

La CFE-CGC estime, elle, que sa nomination est "de nature à rassurer les salariés" et le responsable FO d'EADS Philippe Fraysse indique que son organisation est prête à "s'adapter, s'il n'y a ni fermeture ni licenciements secs".

La Bourse de Paris a participé à cet état de grâce d'une journée au moins, avec une progression de 4,27% à 21,02 euros vers 12H10 GMT. "La nomination de Louis Gallois à la direction d'EADS et de la simplification de structure de prise de décision devrait être favorable au titre", estime une note d'Ixis Securities.

Les analystes de la Société Générale apportaient toutefois un bémol en disant "craindre que le plan de réduction des coûts n'aille pas assez loin".

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