Devant l'augmentation constante des mises à pied dans le secteur manufacturier, une cinquantaine de Beaucerons, dont des élus, des entrepreneurs et des travailleurs de Sainte-Aurélie, ont dénoncé, mercredi, devant l'édifice du parlement à Québec, ce qu'ils appellent les effets pervers du programme des régions ressources.

Devant l'augmentation constante des mises à pied dans le secteur manufacturier, une cinquantaine de Beaucerons, dont des élus, des entrepreneurs et des travailleurs de Sainte-Aurélie, ont dénoncé, mercredi, devant l'édifice du parlement à Québec, ce qu'ils appellent les effets pervers du programme des régions ressources.

Croix à la main, cercueil au bout des bras, les manifestants ont assisté aux «funérailles des emplois perdus en Beauce».

«Cette concurrence déloyale engendre une situation intolérable. Elle est de plus en plus critique. La semaine dernière, j'ai dû congédier encore cinq employés», affirme le propriétaire des Portes Saint-Georges, de Sainte-Aurélie, Gilles Gaudet.

Invitations

La Chambre de commerce de l'Est de la Beauce, qui regroupe les municipalités de Sainte-Aurélie, Saint-Zacharie, Saint-Pros-per et Saint-Benjamin, avait invité le premier ministre Jean Charest et le ministre Bachand à s'enquérir des effets néfastes du programme.

«Comme ils ne sont pas venus, nous avons décidé de nous rendre à Québec», a expliqué l'homme d'affaires, qui, devant le groupe de travail Gagné (le professeur Robert Gagné doit remettre sous peu un rapport sur cette question), a fait valoir ses craintes.

En 2002, le manufacturier de portes d'armoire de cuisine à la fine pointe de la technologie était en croissance. Les Portes Saint-Georges, entreprise fondée il y a 30 ans à Sainte-Aurélie, une municipalité de 850 résidants, employait 130 travailleurs.

«Depuis trois ans, 80 employés ont été mis à pied, dit le propriétaire. C'est démoralisant de se départir de bons employés et de gérer les remaniements en permanence. Le chiffre d'affaires a diminué de moitié. Le problème, c'est de ne pas pouvoir vendre nos produits à nos voisins en raison de l'iniquité, de la concurrence déloyale qui, elle, vient des subventions gouvernementales.»

Plusieurs raisons

Selon lui, la hausse du dollar, les exportations massives des pays asiatiques et le conflit du bois d'oeuvre ne constituent pas, à elles seules, les raisons de la morosité économique actuelle.

«Le gouvernement dit n'avoir rien changé à ce sujet. Parfait, observe Gilles Gaudet, mais pourquoi ne pourrait-il pas intervenir quand il s'agit d'un programme créé de touts pièces par Québec? Pourquoi ne fait-il rien?, demande-t-il. Les élus de tous les partis doivent mettre un terme aux iniquités. Le déséquilibre généré par le programme des régions ressource fait que nous finançons, à même nos taxes et nos impôts, le déclin de notre région. C'est un non-sens.»

Les manifestants, qui ont rencontré les députés Claude Morin, Janvier Grondin et Jean Domingue, étaient accompagnés du maire de Saint-Georges, Roger Carette, des représentants des CLD de Beauce-Sartigan et des Etchemins, Richard Busque et Martin Veilleux.