L'usine de petites éoliennes de Chandler, propriété d'Énergie PGE, ferme définitivement ses portes.

L'usine de petites éoliennes de Chandler, propriété d'Énergie PGE, ferme définitivement ses portes.

L'entreprise, détenue jusqu'à récemment à 60 % par le secteur public, devait créer 100 emplois d'ici 2008.

Des organismes de développement de la MRC perdent au moins 200 000 $ dans ce «bel exemple de partenariat public-privé», comme l'avait décrit le ministre Claude Béchard lors de l'inauguration.

En mars 2006, l'usine avait fermé temporairement, après six mois d'activité, en attendant la conclusion de contrats de vente des éoliennes de 35 kilowatts. Depuis, le sort de l'usine était incertain.

«C'est terminé», confirme au Soleil le maire de Chandler, Claude Cyr. À la mi-août, le promoteur Plastiques Gagnon de St-Jean-Port-Joli, et les investisseurs ont signé une entente à l'amiable.

Plastiques Gagnon devient l'actionnaire majoritaire d'Énergie PGE, et les éoliennes sont fabriquées à St-Jean-Port-Joli par 15 à 25 employés.

Denis Beauchamps était l'un des 16 travailleurs de Chandler. «On n'a pas le choix», lance-t-il, fataliste. Il a perdu une première fois son emploi à la Gaspésia, et doit à nouveau s'exiler à Montréal pour travailler dans la construction, loin de son épouse et de sa fille.

En 2005, l'annonce de l'implantation de l'usine survient dans une ville meurtrie par l'échec de la relance de la Gaspésia. Pour attirer le promoteur à Chandler, des organismes publics, dont la ville, promettent de verser 1 million $ en capital-actions, une somme versée en partie avant l'arrêt des activités.

Manque de souplesse

En termes de création d'emplois, les organismes publics «n'étaient pas en position d'être aussi souples et patients que nous. Ils ont soudain pensé que ça ne décollerait pas», explique le directeur d'Énergie PGE, Claude Bourget, joint à St-Jean-Port-Joli.

Par l'entremise de sa Société de développement, la municipalité de Chandler perd 115 000 $. Le maire Cyr est satisfait de l'entente à l'amiable. Sa ville devient propriétaire du bâtiment d'Énergie PGE, «déjà convoité par plusieurs petits promoteurs», dit-il.

Si le maire pouvait revenir en arrière, «peut-être qu'on aurait dû attendre que le marché soit plus attaché, [d'avoir] des commandes fermes».

Le Centre local de développement (CLD) du Rocher-Percé, perd 85 000$. «C'est du capital à haut risque», se résigne le directeur général, Mario Grenier.

La Société d'aide au développement des collectivités (SADC) du Rocher-Percé devait investir 225 000 $ dans Énergie PGE. Sa directrice, Andrée Roy, refuse de dire combien d'argent public a perdu son organisme.