Environ 200 journalistes du Wall Street Journal ne sont pas venus travailler jeudi matin pour manifester leur attachement à l'indépendance du quotidien, qu'ils jugent «menacée» par l'offre de rachat de Rupert Murdoch, a annoncé le syndicat IAPE.

Environ 200 journalistes du Wall Street Journal ne sont pas venus travailler jeudi matin pour manifester leur attachement à l'indépendance du quotidien, qu'ils jugent «menacée» par l'offre de rachat de Rupert Murdoch, a annoncé le syndicat IAPE.

Le mouvement, qui a pris fin jeudi vers 14H00, a touché environ un tiers des 600 journalistes du WSJ basés aux États-Unis.

Le quotidien paraîtra cependant normalement vendredi, ont indiqué à l'AFP à la fois l'IAPE et la direction du groupe Dow Jones, l'éditeur du WSJ, ainsi que la direction du WSJ.

Le prestigieux quotidien économique, le deuxième journal le plus lu aux États-Unis, fait l'objet actuellement d'une offre de rachat du magnat de la presse Rupert Murdoch, actuellement examinée par la famille Bancroft, qui contrôle le groupe Dow Jones.

«La longue tradition d'indépendance du Wall Street Journal est aujourd'hui menacée. Avec des centaines de salariés de Dow Jones représentés par l'IAPE (Independent Association of Publishers' Employees), nous voulons montrer notre conviction que l'intégrité éditoriale du journal dépend d'un propriétaire engagé à défendre son indépendance journalistique», a déclaré l'IAPE dans un communiqué.

«Presque tous les journalistes membres du syndicat ont participé (à l'arrêt de travail), soit environ 175 à 200 personnes, dans le bureau de New York mais aussi les autres bureaux américains comme Boston, San Francisco, Chicago ou encore Dallas», a expliqué à l'AFP E.S. Browning, l'un des responsables de l'IAPE.

«Nous avons aussi fait cela parce que nous négocions actuellement un contrat sur nos conditions de travail, et que l'on ne fait pas beaucoup de progrès», a ajouté le responsable syndical.

«Ce n'est pas vraiment une grève, car nous sommes revenus travailler vers 14H00 pour préparer le journal du lendemain», a-t-il ajouté.

«Si on s'absente cela n'est pas un désastre», a-t-il minimisé. «Nous nous arrangeons pour ne pas être là sans que le journal cesse de paraître.»

Il a aussi expliqué qu'un tel mouvement n'était pas exceptionnel au WSJ. «La dernière fois que nous avons négocié un contrat de travail, nous avons fait quelque chose de semblable plus d'une fois», a-t-il poursuivi.

«Nous ne nous attendons à aucune interruption de la publication», a indiqué par courriel une porte-parole de Dow Jones.

M. Murdoch a offert début mai 5 milliards de dollars pour racheter le groupe Dow Jones, mais la famille s'est inquiétée de la réputation de M. Murdoch de chercher à influencer les médias qu'il contrôle.

La direction de Dow Jones et M. Murdoch ont conclu mardi un accord de principe sur la mise en place d'une structure censée garantir l'indépendance du WSJ, mais pour l'instant la famille Bancroft n'a toujours pas donné sa réponse.