Québec et Ottawa ont donné le feu vert mercredi à un premier terminal méthanier à être construit au Québec, à Gros-Cacouna dans le Bas-du-Fleuve, tandis que le projet concurrent de Gaz Métro, à Lévis, est toujours en attente d'autorisations.

Québec et Ottawa ont donné le feu vert mercredi à un premier terminal méthanier à être construit au Québec, à Gros-Cacouna dans le Bas-du-Fleuve, tandis que le projet concurrent de Gaz Métro, à Lévis, est toujours en attente d'autorisations.

Petro-Canada et TransCanada Energy ont l'intention d'investir 1 milliard de dollars dans des installations de stockage et de regazéification de gaz naturel liquide, un projet qui a été scruté par une commission fédérale-provinciale d'évaluation environnementale, avant d'être approuvé mercredi sur le plan politique.

«Ça représente un plus dans notre portefeuille énergétique», a dit le ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, en annonçant la décision de son gouvernement.

Même si les projets de terminaux méthaniers suscitent énormément d'opposition, «nous n'avons aucune raison de dire non à ce projet», a dit le ministre, un élu de la région.

Le projet de Cacouna est toutefois encore incomplet. Ses promoteurs doivent aussi faire approuver un pipeline de 240 kilomètres pour relier le terminal méthanier au gazoduc principal qui acheminera le gaz vers les marchés, dont le terminus est actuellement à Saint-Nicolas.

Cette dernière étape pourrait être longue parce que les promoteurs devront faire approuver un tracé et négocier avec les propriétaires des terres sur lesquelles il passera.

Entre-temps, le projet Rabaska, piloté par Gaz Métro, Enbridge et Gaz de France, aura probablement reçu lui aussi les autorisations qu'il attend.

«On est confiants», a commenté mercredi le porte-parole de Gaz Métro, Frédéric Krikorian. La ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, a déjà reçu le rapport de la commission environnementale et doit le rendre public incessamment.

Si Ottawa et Québec ont dit oui au projet de Cacouna, il n'y a pas de raison qu'ils disent non à Rabaska, se dit Gaz Métro.

Selon le ministre Béchard, «ça pourrait arriver que les deux projets soient autorisés par le gouvernement, et à ce moment-là, ce sera aux entreprises de décider qui va de l'avant».

Il est très peu probable que les deux projets se réalisent. En fait, celui qui réussira sera celui qui se trouvera le premier un approvisionnement à long terme en gaz naturel liquifié.

Aux dernières nouvelles, ni Cacouna ni Rabaska n'ont réussi à sécuriser cet approvisionnement indispensable. Les deux négocient toutefois avec les mêmes fournisseurs, dont la société russe Gazprom.

Le gaz naturel liquéfié, qui était disponible en abondance il n'y a pas si longtemps, est maintenant plus difficile à trouver en raison de l'augmentation de la demande et du manque d'installations de liquéfaction.

Le prix est aussi à la hausse, ce qui pourrait compromettre la rentabilité des projets mis en branle quand les conditions de marchés étaient plus favorables.

Mercredi, le ministre Béchard a dit qu'il n'était pas question d'accorder des crédits d'impôt à Cacouna ou Rabaska.

Quoi qu'il arrive avec son projet de terminal méthanier, Gaz Métro est assurée de profiter de celui de Cacouna. Le gaz sera transporté par le gazoduc de TQM, dont Gaz Métro est propriétaire à 50%.

En outre, Gaz Métro pourra distribuer ce gaz aux nouveaux clients qui y auront accès dans l'est du Québec.