Rio Tinto (T.RTP) pourrait vendre davantage d'éléments d'actif que prévu pour régler une partie de sa dette après qu'elle aura achevé l'acquisition d'Alcan (T.AL) au prix de 38,1 milliards US, a fait savoir le PDG de la compagnie, Thomas Albanese.

Rio Tinto [[|ticker sym='T.RTP'|]] pourrait vendre davantage d'éléments d'actif que prévu pour régler une partie de sa dette après qu'elle aura achevé l'acquisition d'Alcan [[|ticker sym='T.AL'|]] au prix de 38,1 milliards US, a fait savoir le PDG de la compagnie, Thomas Albanese.

L'entreprise, qui a déjà fait savoir qu'elle vendrait les activités de la société montréalaise Alcan dans le domaine de l'emballage, va aussi examiner la possibilité de se débarrasser d'autres divisions ou actifs de la compagnie qui sera issue de la fusion, a précisé lundi M. Albanese, sans toutefois indiquer quelles activités seraient cédées.

Le ratio dette/avoir net de la société minière de Londres augmentera à un «niveau passablement élevé» de 64%, indiquait vendredi dernier Guy Elliott, directeur financier de Rio Tinto.

Moody's Investors Service, qui estime que Rio Tinto pourrait emprunter jusqu'à 40 milliards US pour financer l'acquisition d'Alcan, a placé les titres de dette de la compagnie, d'une valeur de 1,3 milliard US, en examen pour une éventuelle baisse de cote pendant qu'il attend d'en savoir davantage sur les projets de l'entreprise pour réduire ses emprunts.

«Ce ne serait pas étonnant de les voir se défaire de certaines activités présentant des marges de profit moindres et de se servir du produit de la vente pour réduire immédiatement le poids de la dette», indique Alfred Wong, qui participe à la gestion de 16 milliards US chez UOB Asset Management, à Singapour.

«Le groupe serait bien avisé d'examiner ses activités après la conclusion de la transaction», ajoute-t-il.

M. Albanese, 49 ans, est en train de réaliser la plus importante acquisition de l'industrie minière deux mois seulement après avoir pris les rênes de la société minière qui se classe au troisième rang mondial.

L'offre tout au comptant a surpassé la proposition hostile d'Alcoa pour Alcan et elle en ferait le premier producteur d'aluminium au monde.

«Nous allons examiner toutes les activités de la nouvelle entreprise, agrandie, que sera Rio Tinto», a dit M. Albanese. Ce dernier pourrait vendre des divisions «qui ne cadrent pas vraiment» ou qui auraient plus de valeur dans les mains d'une autre entreprise.

Rio Tinto a retenu les services de Royal Bank of Scotland Group, Deutsche Bank, Credit Suisse Group et la Société Générale pour financer la transaction.

L'offre pour Alcan, de Montréal, sera financée par les banques, a indiqué Moody's, ce qui en ferait le deuxième prêt en importance contracté en Europe.

Rio Tinto a l'intention de vendre la division d'emballage d'Alcan pour se concentrer sur les activités dites en amont, soit l'extraction de la bauxite ainsi que la production d'alumine et d'aluminium.

La division d'emballage pourrait rapporter «plusieurs milliards» et la vente d'autres éléments d'actif est susceptible de porter le total recueilli à plus de 10 milliards US, a dit M. Elliott. L'entreprise pourrait aussi envisager de vendre de nouvelles actions, a-t-il ajouté.

De son côté, M. Wong, de UOB, estime que Rio Tinto pourrait se départir de divisions à faible volume et hautement cycliques comme le groupe des minéraux industriels.

Cette division, qui produit des borates, du talc, du sel industriel et du dioxyde de titane, a fourni 243 millions US aux bénéfices de l'entreprise l'an dernier, selon le site web de Rio Tinto.

Plus tôt ce mois-ci, Rio Tinto a vendu sa participation dans Richard Bay Minerals, plus important projet de titane au monde, en Afrique du Sud.