À moins d'une entente de toute dernière minute, la grève de 2300 employés syndiqués du Canadien National s'étirera encore au moins jusqu'à la fin de semaine prochaine, après l'ajournement jusqu'à lundi d'une audience du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) qui devait statuer sur la légalité de l'arrêt de travail.

À moins d'une entente de toute dernière minute, la grève de 2300 employés syndiqués du Canadien National s'étirera encore au moins jusqu'à la fin de semaine prochaine, après l'ajournement jusqu'à lundi d'une audience du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) qui devait statuer sur la légalité de l'arrêt de travail.

Le délai survient au moment où le syndicat, le United Transportation Union International, tentait de faire reporter cette audience d'une semaine.

Les avocats se sont rencontrés derrière des portes closes pendant plusieurs heures, avant le début de l'audience, pour tenter d'en arriver à une entente. Toutefois, la branche canadienne du syndicat a refusé d'approuver à l'unanimité le délai d'une semaine, sans obtenir en retour du CN certaines garanties de sécurité d'emploi.

«Nous n'allions pas accepter de délai sans certaines protections qui allaient permettre à nos gens de quitter les lignes de piquetage», a déclaré avant l'audience le négociateur syndical en chef, Rex Beatty.

M. Beatty affirme que les grévistes ont été menacés de sanctions disciplinaires, dont le congédiement, en plus d'être menacés de poursuites pour des actes de vandalisme.

Les employés n'ont pas droit à leurs indemnités de grève tant que le président international du syndicat n'entérine pas leur mouvement de grève. Le syndicat s'est dit prêt à mettre fin au débrayage et à reprendre les négociations si ces protections sont mises en place.

«Si l'entreprise veut reprendre les négociations, nous sommes prêts, mais nous nous réservons le droit de reprendre la grève à 72 heures d'avis», a dit M. Beatty.

Il n'a pas été possible de recueillir les commentaires des dirigeants du CN.

Le CN a déposé, samedi, une pétition d'urgence pour que soit déclarée illégale la grève, quand les employés ont débrayé à travers le Canada. La grève touche le transport de marchandises - mais non celui de passagers ou les activités de Via Rail - à Montréal et à Toronto.

Le ministre fédéral de l'Agriculture, Chuck Strahl, a indiqué que le gouvernement fédéral n'a aucune intention d'intervenir dans le dossier, tel que le réclame la Commission canadienne du blé, tant que l'affaire est entre les mains du CCRI. La Commission affirme que des navires attendent en Colombie-Britannique le grain qui leur est normalement acheminé par rail.

Le CCRI tentera, lors de l'audience, de déterminer si la branche canadienne du syndicat doit respecter les règles internes du syndicat ou les lois canadiennes. Le syndicat international est en désaccord avec le mouvement de grève déclenché au Canada.

Les deux parties ont promis de respecter la décision du CCRI. La partie perdante pourra toutefois porter la décision en appel devant la Cour fédérale.