Plusieurs propriétaires de commerces situés sur la rue Angus Sud près des routes 112 et 253 à East Angus ont eu toute une surprise en voyant l'évaluation municipale de leur terrain monter en flèche.

Plusieurs propriétaires de commerces situés sur la rue Angus Sud près des routes 112 et 253 à East Angus ont eu toute une surprise en voyant l'évaluation municipale de leur terrain monter en flèche.

Dans certains cas, ce changement a carrément fait doubler le compte de taxes.

Une seule transaction réalisée en 2006 dans la zone B9 à East Angus aurait servi de comparaison à l'évaluateur de la MRC du Haut-Saint-François pour établir la nouvelle valeur des terrains de cette zone: la femme d'affaires Isabelle Blais y a acheté pour 100 000 $ un terrain qui accueille aujourd'hui l'entreprise Pièces d'autos Angus.

La propriétaire de ce magasin voulait ce terrain. Lui et seulement lui. Car les terrains commerciaux situés dans un endroit aussi stratégique pour la vente sont rares à East Angus.

«J'avais deux choix, justifie la femme d'affaires. Soit j'investissais beaucoup d'argent dans une bâtisse pour modifier les installations, soit j'achetais le terrain où je suis située présentement.»

«J'étais consciente que je payais le terrain plus cher que la valeur réelle, continue-t-elle. L'évaluateur aurait dû comprendre que cette transaction est un cas d'exception sur lequel on ne peut pas se fier pour évaluer les autres terrains commerciaux de la zone.»

À cause de cette transaction, certains commerçants, comme René Fontaine de Fontaine Électronique, ont vu leur compte de taxes doubler en 2007.

«On n'est pas fou. On sait que le compte de taxes peut monter, mais pas doubler du jour au lendemain. C'est ridicule, mais ce n'est pas la faute à Isabelle Blais!», affirme M. Fontaine, qui a finalement accepté il y a quelques semaines la réévaluation à la baisse de sa bâtisse.

Gilles Doyon, propriétaire du BMR d'East Angus, ne peut comprendre quant à lui comment un investisseur peut être attiré vers East Angus et son taux de 2,75$ par tranche de 100$ d'évaluation.

«En ayant la même quincaillerie établie dans d'autres villes de la région, je payerais jusqu'à 10 000$ de moins par année en taxes», lance-t-il.

Pas un cas d'exception, selon la MRC

La Ville d'East Angus et la MRC du Haut-Saint-François défendent pour leur part avoir baissé le taux de taxation commerciale pour compenser, de 2,80$ à 2,75$.

Ils expliquent aussi que les terrains de la zone B9 ont pris de la valeur en peu de temps, étant donné la rareté des terrains commerciaux vacants situés à des endroits aussi stratégiques.

Selon Claude Brochu, évaluateur de la MRC, la transaction concernant le terrain appartenant aujourd'hui à Isabelle Blais ne serait pas un cas d'exception.

«Un moment donné, l'exception confirme la règle. Tout le monde veut que sa transaction soit un cas d'exception. Oui, les terrains sont rares à East Angus, mais il faut acheter ce qu'il y a sur le marché, au prix du marché!», explique-t-il.

Selon M. Brochu, la polémique n'entourerait pas la question de l'évaluation, mais bien celle du taux de taxation pour les terrains commerciaux.

Pour sa part, le maire d'East Angus, Martin Mailhot, explique que même si le taux de taxation imposé par East Angus est plus élevé que dans certaines autres villes de la région, le programme de crédit d'impôt offert aux nouveaux investisseurs peut compenser.

«Il est difficile de comparer une ville à l'autre à cause des différents programmes. À East Angus, nous offrons entre autres un crédit d'impôt de cinq ans pour les entreprises qui construisent une nouvelle bâtisse», souligne M. Mailhot, en ajoutant qu'il serait même possible que la Ville corrige le tir concernant la zone B9, question de «rendre la situation équitable pour tout le monde».