Soixante-cinq. Non, il ne s'agit pas de la carte de pointage de Tiger Woods, la grande vedette de la Coupe des Présidents.

Soixante-cinq. Non, il ne s'agit pas de la carte de pointage de Tiger Woods, la grande vedette de la Coupe des Présidents.

Ce sont plutôt les retombées économiques engendrées par la présence des meilleurs golfeurs au monde à Montréal.

En millions de dollars, évidemment.

«Ce sont les retombées économiques calculées par l'Afrique du Sud, qui avait accueilli le tournoi en 2003, dit-il. Il n'y a pas eu d'étude lors de la dernière Coupe des Présidents aux États-Unis en 2005, mais nous estimons que le chiffre de 65 millions américains est toujours valide», explique Michael Richards, président de la Coupe des Présidents.

Bien sûr, Michael Richards n'a pas compté un par un tous les dollars qui seront dépensés cette semaine à Montréal. Mais il a appris à ses dépens les retombées économiques de son tournoi de golf.

«Impossible d'avoir une chambre dans un grand hôtel de Montréal, dit-il. J'ai moi-même essayé d'en avoir une pour un ami, mais sans succès. Je lui ai finalement trouvé une chambre de peine et de misère dans un hôtel moins prestigieux.»

L'économiste Pierre Lefebvre doute que la PGA ait rempli correctement sa carte de pointage. Selon lui, les retombées économiques sont inférieures à 65 M$ US.

«À priori, ça semble beaucoup, dit le professeur à l'UQAM. Il faut faire attention à la formule utilisée afin de calculer les retombées économiques. D'un point de vue québécois, les véritables retombées sont celles qui proviennent de l'extérieur du Québec. Les autres retombées auraient lieu de toute façon, sous une forme ou une autre.»

Selon M. Lefebvre, la Coupe des Présidents ne peut se comparer au Grand Prix du Canada, l'événement sportif le plus payant au Québec. Le tournoi, qui dure quatre jours, est toutefois une meilleure affaire pour l'économie montréalaise que quatre matchs du Canadien.

«Le Canadien provoque des véritables retombées économiques seulement quand ils jouent contre une bonne équipe américaine et que plusieurs personnes viennent de l'État de New York pour voir le match, dit-il. En ce sens, la Coupe des Présidents a plus d'impact, car elle attire davantage de spectateurs de l'extérieur du Québec.»

Tourisme Montréal hésite à chiffrer l'impact économique de la Coupe des Présidents. «Plusieurs dizaines de millions de dollars», lance finalement Pierre Bellerose, vice-président recherche et relations publiques de l'organisme.

«Cette année, la Coupe des Présidents a permis d'étirer la saison touristique à Montréal, dit M. Bellerose. Il y a beaucoup de touristes américains et ontariens qui ont acheté leurs billets à l'avance et qui viennent seulement pour assister au tournoi.»

Au fond, Tourisme Montréal n'est pas tant intéressé par les retombées économiques que par la visibilité médiatique de la Coupe des Présidents, qui sera télédiffusée en 35 langues à travers 450 millions de foyers dans 200 pays.

«Il n'y aura évidemment pas de reportages d'une heure sur Montréal, mais les réseaux de télévision préparent souvent des capsules d'une minute sur la ville hôte», dit M. Bellerose.