Le projet de terminal méthanier à Gros-Cacouna est retardé de deux ans. Plutôt qu'une mise en exploitation en 2010, le promoteur parle maintenant de 2012.

Le projet de terminal méthanier à Gros-Cacouna est retardé de deux ans. Plutôt qu'une mise en exploitation en 2010, le promoteur parle maintenant de 2012.

Ce report est attribuable à la conjoncture économique qui a fait exploser les coûts, mais aussi à la configuration de la partie marine de l'infrastructure qu'il faut revoir, afin de minimiser les impacts sur la faune marine.

«L'inflation, le coût de certains matériaux, qui a grimpé en flèche, de même que les coûts élevés de main-d'oeuvre sont autant de facteurs en cause. Nous voulons prendre le temps nécessaire pour s'assurer de bien faire les choses», affirme Andrew Pelletier d'Énergie Cacouna.

De 660 M$ en 2004, le coût du projet est passé à 1 milliard $. Il faut dire aussi qu'aucune entente n'a encore été officiellement signée avec le principal fournisseur de gaz naturel, Gazprom en Russie.

«Les négociations amorcées depuis cinq ans se poursuivent et vont bien. Au départ, 15 partenaires possibles étaient en lice. Il n'en reste plus que cinq, et nous en faisons partie. Il y a des changements politiques en Russie, et les dirigeants veulent aussi avoir l'opportunité d'étudier le dossier», poursuit M. Pelletier.

Le promoteur a rencontré les représentants des différents ministères concernés plus tôt cette semaine pour les informer du délai supplémentaire.

«Le terminal terrestre est bien défini. Ce sont les installations marines qui sont revues. Il est toujours possible de construire selon ce qui a été approuvé par le décret gouvernemental, c'est-à-dire à 350 mètres de la rive, mais nous étudions une façon de construire plutôt à 150 mètres, ce qui contribuerait à moins déranger la faune marine et réduirait aussi les coûts», explique le directeur de projet, Bob Eadie.

Les études en ce sens se poursuivent jusqu'à la fin de l'année. Les résultats seront disponibles au début 2008. M. Pelletier ne croit pas avoir à soumettre le tout au BAPE.

«Dans des projets de cette ampleur, ce qui est présenté devant le BAPE est un concept. Il est normal qu'il y ait des ajustements», dit-il, assurant que ce délai n'a rien à voir avec Rabaska à Lévis.

Le projet pourrait-il avorter si les coûts ne peuvent être réduits? «Si l'ensemble des autres éléments sont en place, je ne le croirais pas. La chaîne complète du processus peut atteindre 10 milliards $. Avant que tout soit aligné, ça prend du temps», dit M. Pelletier.

«Ce qu'ils offrent à la Russie, c'est un partenariat 50-50 dans une usine de liquéfaction. Il est normal que tous prennent le temps nécessaire, et ce délai ne m'inquiète pas», commente le maire de Cacouna, M. Jacques Michaud.

«C'est la troisième fois qu'ils changent la méthode de construction marine. Au départ, on avait prévu des ducs-d'albe, puis des pieux. Maintenant, ils envisagent construire sur la terre ferme et transporter le tout dans l'eau, ce qui est encore mieux pour l'environnement et les mammifères marins.»

Le directeur général de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, M. Pierre Levesque, n'est pas satisfait des explications.

«Tant que la première pelletée de terre n'aura pas été donnée, nous continuerons d'être inquiets.»

Énergie Cacouna est un consortium formé de Trans-Canada et de Petro-Canada.