Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et député de Kamouraska-Témiscouata, Claude Béchard, était de passage dans l'Est du Québec récemment.

Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, responsable de la région du Bas-Saint-Laurent et député de Kamouraska-Témiscouata, Claude Béchard, était de passage dans l'Est du Québec récemment.

Il a notamment annoncé une aide financière pour la réfection du gymnase et de la bibliothèque de l'école Hudon-Ferland de Saint-Alexandre, de même que pour la mise à niveau des terrains sportifs de Rivière-du-Loup. Le Soleil en a profité pour l'interroger sur quelques dossiers d'actualité.

Q: Le projet de port méthanier à Gros-Cacouna a obtenu le décret gouvernemental pour aller de l'avant et Rabaska à Lévis est toujours à l'étude. Y'a-t-il de la place pour deux infrastructures de ce genre au Québec?

R: Notre politique énergétique vise à diversifier notre porte-feuille en la matière. Celui de Gros-Cacouna à lui seul, répondrait à la moitié des besoins du Québec, mais il faut considérer tout le marché nord-américain.

Le gouvernement n'a pas à s'engager dans le choix de l'un ou l'autre. Qu'il y ait deux ou trois projets d'autorisés, en bout de ligne, c'est le marché qui décide. Selon moi, La clef, c'est l'approvisionnement. La question est de savoir s'il y aura du gaz pour tout ce monde.

En ce qui a trait à la desserte domestique et commerciale, les chances sont meilleures s'il y a un terminal méthanier à proximité.

Q: Le président de Petro-Canada a demandé à son équipe de Cacouna de réduire les coûts du projet, initialement estimé à 660 millions $ et rendu à 1 milliard $. Le gouvernement pourra-t-il s'assurer que les données initiales concernant la sécurité seront respectées?

R: Les conditions incluses dans notre décret sont incontournables et il est clair qu'aucune économie ne devra être faite sur le dos de la sécurité.

Q: En ce qui a trait aux projets éoliens, le deuxième appel d'offres pour 2000 MW est prévu pour la mi-septembre. L'échéancier sera-t-il respecté ?

R: Il n'y aura pas de report. Nous avons reporté en mai parce que nous avons constaté qu'il y avait de plus en plus de projets et la demande en équipements était forte. Nous ne voulions pas nous retrouver avec un projet approuvé dont les promoteurs seraient dans l'impossibilité de se procurer des éoliennes.

Nous construisons pour le Québec, oui, mais aussi pour toute l'Amérique du Nord. Les modifications apportées en février privilégient une approche sans surprise. Nous voulons privilégier la consultation de la population. Les promoteurs ont avantage à utiliser ces outils à leur disposition, de manière à identifier les secteurs à problème.

Des annonces seront faites dans les prochaines semaines pour s'assurer que l'éolien devienne un levier économique pour tout le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et le Québec.

Q: On retrouve partout des problèmes de main-d'oeuvre, particulièment au Bas-Saint-Laurent où de gros chantiers sont annoncés. Est-ce que Québec a une stratégie pour pallier ce manque?

R: Le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale a instauré divers plans de formation de la main-d'oeuvre ou des campagnes de promotions pour diriger les étudiants vers les meilleurs emplois possible. Mais la décision d'aller dans ces domaines revient aux étudiants et travailleurs.

Oui le manque de main-d'oeuvre est préoccupant au Bas-Saint-Laurent et il faudra mettre en place des stratégies pour attirer des jeunes dans des domaines précis. Mais autant les employeurs que les travailleurs doivent faire leur part. D'autre part, je considère que c'est une excellente nouvelle, parce que le Bas-Saint-Laurent se dirige vers un boom économique et je crois que cela convaincra les travailleurs d'y venir.

Q: Avec la force de la devise canadienne, plusieurs entreprises exportatrices font face à des pertes financières. Est-ce que Québec peut les aider à passer au travers?

R: Économiquement parlant, ce n'est pas une mauvaise nouvelle que notre dollar soit fort. Le taux de chômage est en bas de 7 % de façon régulière. Nous n'avons jamais vu ça dans l'histoire du Québec et cela démontre la force de notre économie.

Certains secteurs en profitent, mais le manufacturier en souffre. Plusieurs ont fait des prévisions économiques sur une devise à 85 cents il y a six mois, alors qu'elle est maintenant à 96 cents.

Nous avons annoncé à la mi-juillet certaines mesures pour le secteur forestier pour réduire les coûts de la fibre de 50 M$ et le travail se poursuit pour tout le secteur manufacturier. Mais les fluctuation du dollar sont hors de notre contrôle.

Q: La clientèle scolaire est en diminution un peu partout partout. Est-ce que Québec fera tout pour éviter la fermeture des petites écoles de villages?

R: J'ose espérer que le «boom économique» au Bas-Saint-Laurent attirera de nouvelles familles et que le nombre de jeunes augmentera. Nous devons continuer de garder ouvertes les écoles de nos villages.

Au-delà du nombre d'étudiants, l'école devra devenir un lieu privilégié de rassemblement de la communauté, par exemple en y ramenant les bibliothèques municipales et permettre à toute la population de disposer d'équipements sportifs et autres.