Bombardier (T.BBD.B) s'allie à la Chine pour développer sa nouvelle «Série C», tout en contrant son rival brésilien Embraer.

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Au Salon international de l'aéronautique et de l'espace, qui s'est ouvert lundi à l'aéroport du Bourget, aux abords de Paris, l'avionneur québécois a annoncé qu'il avait signé une alliance «stratégique» à long terme avec China Aviation Industry Corporation.

L'entente prévoit des investissements d'un demi-milliard de dollars au total.

AVIC est une société d'État qui emploie 230 000 personnes et développe son propre jet régional : l'ARJ21-900, équipés de rangées de cinq fauteuils (entre 90 et 149 places).

Bombardier s'engage en outre à investir 100 M$ US dans le projet de construction des appareils ARJ21-900 de l'entreprise chinoise lorsqu'il sera lancé.

Pour l'avionneur québécois, le futur avion chinois n'est pas un rival, mais plutôt, comme on le souligne chez Bombardier, un «produit complémentaire» à sa propre gamme d'avion régionaux CRJ.

En revanche, les Chinois avec leur nouvel appareil viendront chasser sur les terres d'Embraer. «L'ARJ21-900 sera le choix tout indiqué devant les avions concurrents», a fait remarquer le président de Bombardier aéronautique, Laurent Beaudoin.

L'accord entre Bombardier et AVIC va plus loin. Les Chinois se sont en effet engagés à investir 400 M$US «en recherche et développement, en construction de nouvelles installations et en équipement pour le programme CSeries» de Bombardier, dont le lancement est envisagé pour 2013.

«Il faut voir cet accord comme un pas de plus en direction de la Série C», dit Hélène Gagnon, la vice-présidente aux Affaires publiques de Bombardier Aéronautique.

Car l'ambition affichée et avouée de Bombardier est aussi de faire du groupe chinois un «fournisseur majeur».

«Nous allons explorer la possibilité de fabriquer des éléments communs aux deux avions, comme des parties de fuselage ou des éléments intérieurs», précise Mme Gagnon.

Le marché chinois, qui a connu une explosion de son trafic aérien (+140% en 2006), présente un potentiel considérable pour Bombardier et tous les avionneurs. Le constructeur québécois y a vendu 46 CRJ. Dans le secteur des avions d'affaires, sa part de marché s'établit à 41%, précise-t-on.

Les deux parties n'en sont pas à leur première entente de partenariat. Ces dernières années, AVIC I et Bombardier Aéronautique ont travaillé de concert pour établir une relation d'affaires stratégique afin d'évaluer les projets courants, de cerner les domaines de collaboration mutuelle et d'explorer des initiatives futures.

Quarante-huit entreprises québécoises du secteur de l'aéronautique sont présentes cette année au Salon international du Bourget. Il s'agit d'un record.