Les Québécois haïssent les pop-up qui surgissent lorsqu'ils naviguent sur le Web. Ils ne cliquent généralement pas sur les publicités en ligne, considèrent qu'elles sont inutiles et disent y accorder peu d'attention. Mais ils dépensent environ 2 milliards de dollars par année sur le Web.

Les Québécois haïssent les pop-up qui surgissent lorsqu'ils naviguent sur le Web. Ils ne cliquent généralement pas sur les publicités en ligne, considèrent qu'elles sont inutiles et disent y accorder peu d'attention. Mais ils dépensent environ 2 milliards de dollars par année sur le Web.

Pour la première fois, un sondage a été mené pour savoir ce que les Québécois pensent de la publicité sur Internet.

Le CEFRIO, un centre qui promeut l'utilisation des technologies de l'information, a sondé 2500 personnes et a mené des groupes de discussions pour obtenir un éclairage sur la question.

Pas moins de 93 % des répondants affirment qu'ils ne portent peu ou pas du tout attention à la publicité sur Internet, mais la plupart d'entre eux ont une opinion bien tranchée sur la question.

" La publicité est souvent perçue comme envahissante, dit Éric Lacroix, directeur des enquêtes au CEFRIO. Mais quand on parle de publicité sur le Web, les gens ont en tête les pop-up. " Cette forme de publicité fait apparaître une fenêtre sur le contenu d'une page Web.

D'autres types de publicité ont une meilleure réputation auprès des internautes. C'est le cas des bannières publicitaires que l'on retrouve souvent dans la partie supérieure des sites Internet, et des lettres d'information envoyées par courriel.

Quatre internautes sur 10 sont abonnés à une lettre de ce genre, tandis que près de la moitié des internautes ont déjà participé à un concours ou à une promotion sur le Web. Mais 70 % des internautes affirment qu'ils ne cliquent jamais sur les publicités qu'ils rencontrent sur Internet.

Comment expliquer que le marché publicitaire sur Internet soit malgré tout en pleine croissance?

" Les personnes qui disent qu'elles ne sont pas influencées par Internet dans leurs comportements d'achats mentionnent également qu'avant d'acheter leur dernier ordinateur, elles sont allées sur plusieurs site pour comparer les prix ", dit Luc Dupont, professeur de communications à l'Université d'Ottawa, qui a participé à l'étude.

Il affirme en outre que calculer l'efficacité des publicités sur Internet par le nombre de clics a peut-être nui au médium. Certaines personnes n'achètent pas nécessairement en ligne, mais comparent les prix sur le Web et se rendent ensuite au magasin pour acheter, dit Luc Dupont.

Un internaute sur cinq affirme en effet que son comportement d'achat a changé depuis qu'il utilise le Web.

Le Cefrio rappelle qu'Internet est un médium encore jeune et qu'au début de son histoire, on n'a fait qu'y transposer les publicités des médias traditionnels. Mais la publicité en ligne continue à évoluer, dit Éric Lacroix.

" Les premières bannières sont apparues sur le Web en 1995, rappelle-t-il. Seulement 3 % de la tarte publicitaire au Québec est mise en ligne. C'est infime. C'est définitivement appelé à grossir. "

Les résultats, qui témoignent à tout le moins d'une relation plutôt torturée entre les internautes québécois et la publicité en ligne, n'étonnent pas le Cefrio.

" C'est intéressant de démythifier ce que les gens aiment et n'aiment pas, dit M. Lacroix. Parce que la publicité appropriée et à sa place est appréciée et tolérée. Quand c'est bien fait, approprié et recherché par l'internaute, ça marche. "

Êtes-vous agacé par la publicité sur Internet? Faites-nous part de vos commentaires sur: cyberpresse.ca

CE QUE DISENT LES QUÉBÉCOISPortez-vous attention à la publicité en ligne?

Pas du tout 64 %

Peu 29 %

Assez 5 %

Beaucoup 2 %

De manière générale, Internet influence-t-il vos décisions d'achat?

Pas du tout 57 %

Peu 23%

Assez 13 %

Beaucoup 6 %

Source: Netpub 2006, Cefrio

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