Trois des plus grands journaux économiques expriment leur scepticisme mercredi après la décision de la Réserve fédérale américaine, d'abaisser de 0,75 point son taux directeur.

Trois des plus grands journaux économiques expriment leur scepticisme mercredi après la décision de la Réserve fédérale américaine, d'abaisser de 0,75 point son taux directeur.

The Economist, le Financial Times et le Wall Street Journal y voient une marque de panique.

Face à la peur d'un ralentissement économique mondial, la Réserve fédérale américaine a décidé en urgence mardi d'amputer son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, à 3,5%.

«Il y a plus qu'un signe de panique dans cette décision, à peine plus d'une semaine avant une réunion programmée» de la Fed, a accusé l'hebdomadaire The Economist dans un éditorial publié sur son site Internet.

«Le pessimisme grandissant quant à la santé de l'économie pouvait certes justifier une telle réponse agressive, mais le timing de cette décision est étrange», insiste cet éditorial.

«Les nouvelles économiques n'avaient pas empiré ces derniers jours, et, étant donné le temps nécessaire avant qu'une décision de politique monétaire joue sur la consommation, cette urgence supplémentaire semble étrange.»

Le magazine souligne que le précédent patron de la Fed, Alan Greenspan, n'avait jamais réduit les taux de plus 50 points de base en une seule fois.

Selon le quotidien Financial Times, cette baisse drastique des taux était justifiée, mais Bernanke a néanmoins pris un risque en réagissant apparemment aux mouvements des marchés, une chute sévère des cours de Bourse ayant précédé sa décision.

«Cette baisse des taux en urgence, décidée une semaine seulement avant une réunion programmée de la Fed, risque de donner l'impression que la Fed a paniqué», a ajouté le quotidien.

«Cela va également ajouter à l'impression que la Fed est perméable à la pression des marchés... et que son mode de fonctionnement est imprévisible», a ajouté le journal : «La Fed doit expliquer pourquoi elle ne pouvait pas attendre une semaine».

Pour le Wall Street Journal, cette baisse des taux ne devrait pas tenter de masquer les véritables problèmes de l'économie américaine, et le président de la Fed ne devrait pas essayer d'apaiser les marchés.

«M. Bernanke doit être clair avec tout le monde - le Congrès, Wall Street, les investisseurs - et expliquer que faciliter le crédit n'est pas l'élixir magique pour le problème latent de l'insolvabilité des banques», a plaidé le quotidien financier : «Les pertes dans le secteur bancaire et dans l'immobilier sont réelles et doivent être affrontées».

«L'aspect le pire dans la décision de mardi est qu'elle paraît plus une façon pour la Fed d'apaiser les banques et les courtiers, suggérant même un soupçon de panique du côté de la Fed elle même», poursuit le WSJ.

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