A&P USA veut vendre son bloc de 10,2% des actions de la chaîne de supermarchés Metro (T.MRU.A), d'ici une semaine, et cela n'aidera pas la cote boursière de l'épicier québécois, déjà en baisse.

A&P USA veut vendre son bloc de 10,2% des actions de la chaîne de supermarchés Metro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]], d'ici une semaine, et cela n'aidera pas la cote boursière de l'épicier québécois, déjà en baisse.

«Ça tourne au vinaigre pour Metro, dans un marché boursier difficile. Mais cette bonne chaîne ne changera pas dramatiquement», a déclaré à La Presse Affaires un analyste qui a requis l'anonymat.

A&P USA, du New Jersey, est devenue le deuxième actionnaire de Metro, de Montréal, quand la chaîne lui a vendu sa filiale ontarienne A&P Canada en 2005. Jarislowsky Fraser demeure le premier, avec 21,9% d'actions.

Pas de commentaires

«Metro connaît déjà une semaine difficile en Bourse», explique l'analyste. Plusieurs de ses collègues, dont James Durran, de la Financière Banque Nationale, et Perry Caicco, de CIBC Marchés mondiaux, ont refusé mercredi de faire des commentaires sur Metro, car ils doivent publier bientôt un rapport sur l'entreprise.

Par ailleurs, après une téléconférence avec les analystes financiers, au cours duquel le président désigné, Erik Richer La Flèche, a été souvent peu loquace, le président sortant, Pierre H. Lessard, et lui ont refusé les entrevues aux médias.

Troisième chaîne canadienne de supermarchés et d'habitude un champion de la croissance, Metro voit ses marges de profit baisser et sa cote boursière être menacée par la décision d'A&P.

Mercredi, Metro a dévoilé les résultats de son quatrième trimestre, qui se révèlent inférieurs aux attentes des analystes.

Les profits de Metro ont chuté de 27%, au quatrième trimestre terminé le 29 septembre dernier, et les ventes, de 9%. Tout cela s'explique notamment par la guerre de prix en Ontario contre les Supercenters de Wal-Mart et les Real Canadian Superstores de Loblaw, de même que la baisse des ventes de tabac, explique le président, Pierre Lessard.

Au Québec, la concurrence est forte aussi, «ce n'est pas un picnic», dit Erik Richer La Flèche.

Metro a par contre refusé hier d'expliquer davantage sa situation aux médias, en prétextant la vente de son bloc d'actions par A&P USA.

Besoin de liquidités

Avec 315 magasins, A&P USA veut acheter Pathmark Stores, qui exploite 140 supermarchés, d'ici le début de décembre.

Pour réduire ses besoins de financement, l'entreprise veut vendre ses 11,7 millions d'actions de Metro, ce qui devrait lui rapporter 435 millions, avant la baisse de la cote boursière.

Le courtier TD Securities va faire une offre à A&P USA d'ici le 28 novembre, avant de revendre ces actions de Metro, à meilleur prix.

Metro a racheté une partie de ses actions l'an dernier, dit Pierre Lessard.

«Il est possible» que Metro rachète les actions d'A&P USA, quitte à revendre son bloc de Couche-Tard, qui vaudrait 500 millions, selon un analyste. C'est possible, mais l'analyste en doute.

Durant le prochain trimestre, les résultats de Metro devraient par ailleurs baisser autant qu'au dernier, selon un analyste. A&P Canada-Metro devra défendre son deuxième rang dans le marché ontarien.

«C'est une véritable guerre de prix en Ontario et elle durera encore de six mois à un an», selon lui.

Avec Pierre Lessard à la barre, Metro a connu 17 années de croissance et «ça va continuer», assure Erik Richer La Flèche.

Metro s'en tire d'ailleurs mieux que Loblaw. Cette chaîne a divulgué la semaine dernière une chute de 42% de ses profits trimestriels. Metro n'a vu ses profits trimestriels baisser que deux fois en deux ans, comparativement à sept fois en huit trimestres pour Loblaw.