Pouvez-vous replacer les morceaux du puzzle ? Courtiers financiers, représentants en valeurs collectives, planificateurs de plein exercice, conseillers en épargnes mobilières

Pouvez-vous replacer les morceaux du puzzle ? Courtiers financiers, représentants en valeurs collectives, planificateurs de plein exercice, conseillers en épargnes mobilières

Réponse : les vrais titres sont courtier de plein exercice, représentant en épargnes collectives, conseiller en valeurs mobilières, planificateur financier.

Vous n'êtes pas plus avancé ? C'est là le problème. Cette confusion fait d'ailleurs partie de la controverse entourant l'article sur les conseillers financiers, paru dans le numéro d'octobre de la revue Protégez-vous. On y donne les résultats d'une enquête réalisée auprès de 39 représentants en valeurs mobilières par Option consommateurs. Les quatre enquêteurs se présentaient tous sous le même profil, celui d'un jeune travailleur d'une trentaine d'années, célibataire monoparental, heureux légataire d'un héritage de 75 000 $. Les conseillers étaient évalués sur la collecte et la transmission de l'information. Sur les 39 représentants, 20 ont obtenu un résultat inférieur à la note de passage, fixée à 66 %. Conclusion : être en règle auprès de l'Autorité des marchés financiers n'est pas un gage de compétence.

Une polémique - le mot est faible - s'en est suivie.

Le Regroupement indépendants des conseillers de l'industrie financière du Québec a sommé cette semaine Options consommateurs et Protégez-vous de se rétracter. " La dite enquête a été faite à partir de rencontres qui n'ont aucune valeur technique pour évaluer la compétence de nos pairs ", a commenté son président, Larry Bathurst.

Le rédacteur en chef de l'organe professionnel Objectif conseiller, Yves Bonneau, a lui aussi dénoncé la méthodologie. L'article, déplorait-il notamment, confondait représentants en valeurs mobilières et représentants en épargne collective, en y entremêlant le titre de conseiller financier. Pourtant, dans un document d'information de l'Autorité des marchés financiers, le représentant en épargne collective est présenté sous la catégorie plus large des représentants en valeurs mobilières.

Même les experts s'y perdent ...

Autre point qui a fait litige : selon les pourfendeurs de l'enquête, les représentants en valeurs mobilières ne seraient pas tenus d'obtenir toute l'information avant l'ouverture officielle d'un compte. " Je suis contre cette notion, commente le planificateur financier et comptable agréé Éric Brassard. L'ouverture du compte n'est que la fin du processus, quand on connaît parfaitement bien son client. "

Le directeur général d'Option consommateurs, Michel Arnold, maintient pour sa part les conclusions de l'enquête. " On faisait une rencontre de prospection, à la façon dont un consommateur magasine un conseiller financier ", soutient-il. En fait, que la méthodologie ait ou non des faiblesses, le problème est réel. " Protégez-vous a en bonne partie raison ", lance le planificateur financier indépendant Jean Dupriez. " Je suis tout à fait d'accord avec la conclusion, mais la méthode était chancelante ", affirme de son côté Éric Brassard, qui déplore l'inégalité des prestations dans le secteur du conseil financier. " Ce n'est pas toujours de la mauvaise foi. Il y a des gens qui manquent de formation et qui tentent de faire de leur mieux. "

L'enquête publiée dans Protégez-vous laisse transparaître un point en filigrane : on ne sait pas quels conseillers font quoi, ni quelles sont leurs responsabilités, et il est difficile d'évaluer leur compétence.

On y perd son latin (auri sacra fames, exécrable soif de l'or, disaient d'ailleurs les Anciens).