Lorsqu'il est question de l'aviation et des changements climatiques, le Canada n'a pas très bonne réputation sur la scène internationale.

Lorsqu'il est question de l'aviation et des changements climatiques, le Canada n'a pas très bonne réputation sur la scène internationale.

«Nous avons la réputation de ne pas nous soucier de l'environnement», a affirmé le délégué du Canada au comité de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale) sur la protection de l'environnement en aviation, Robert Shuter, dans un discours prononcé mardi devant les membres de l'Association des industries aérospatiales du Canada (AIAC).

«Ce n'est pas que nous ne sommes pas soucieux de l'environnement, c'est que nous avons une position basée sur la raison.»

La semaine dernière, le Canada et la majorité des autres membres de l'OACI ont refusé de se joindre aux pays européens dans la mise en place d'un système mondial d'échanges de droits d'émission de gaz carbonique.

«Nous appuyons les programmes qui donnent vraiment des résultats, a soutenu M. Shuter, également directeur de laviation internationale à Transport Canada. Nous appuyons les programmes qui sont technologiquement réalisables et qui sont économiquement raisonnables.»

M. Shuter a expliqué que plusieurs approches visent à diminuer la demande pour le transport aérien et à augmenter l'attrait d'autres modes de transport, comme le train.

«Au Canada, le train n'est pas une option pour la majeure partie du territoire», a-t-il soutenu.

Il a également fait valoir qu'il fallait se méfier des solutions qui constituaient des «réactions disproportionnées à des indicateurs non prouvés».

«Lorsqu'on parle de protection de l'environnement, c'est tout sauf une question environnementale, a-t-il déclaré. C'est une question politique ou commerciale. Il faut découvrir le véritable objectif poursuivi.»

Il a fait valoir que le Canada était malgré tout soucieux de l'environnement parce qu'il avait appuyé trois resserrements des normes internationales en fait d'émissions au cours des dernières années.

Des membres de l'AIAC, qui n'ont pas voulu être identifiés, ont peu apprécié le discours de M. Shuter, jugeant la position du Canada trop modérée en matière environnementale.

L'un d'eux a soutenu qu'au lieu d'essayer de se protéger contre de nouvelles mesures environnementales, le Canada et son industrie devraient plutôt essayer de tirer parti des occasions qui devraient se présenter.