La crise liée aux prêts immobiliers à risques («subprime») a fait deux nouvelles victimes mercredi aux États-Unis du côté des institutions financières, qui ont accéléré leurs licenciements ces dernières semaines pour faire face aux difficultés du secteur.

La crise liée aux prêts immobiliers à risques («subprime») a fait deux nouvelles victimes mercredi aux États-Unis du côté des institutions financières, qui ont accéléré leurs licenciements ces dernières semaines pour faire face aux difficultés du secteur.

La banque Lehman Brothers a indiqué qu'elle allait fermer sa filiale BNC Mortgage, spécialisée dans les prêts «subprime», ce qui entraînera 1200 licenciements.

«Les conditions du marché rendent nécessaire une réduction importante des ressources et des capacités consacrées au secteur subprime», a indiqué la banque dans un communiqué. «De ce fait, nous fermons notre filiale BNC Mortgage», a-t-elle ajouté.

Cette décision affectera 1200 employés environ sur 23 sites différents aux États-Unis, selon le communiqué.

Plus tôt dans la journée, la société de prêts hypothécaires Accredited Home Lenders avait annoncé qu'elle allait considérablement réduire son activité et supprimer plus de 60% de ses effectifs du fait des difficultés dans le secteur «subprime».

Accredited, qui a des filiales aux États-Unis et au Canada, a indiqué qu'au terme de la restructuration, elle n'aurait plus que 1000 employés environ contre 2600 au 30 juin. Plus aucune demande de prêt ne sera acceptée.

«Ces décisions ont été rendues nécessaires par les turbulences persistantes et bien connues dans le secteur des prêts hypothécaires et sur les marchés financiers», a indiqué le PDG, James Konrath.

Ces entreprises ne sont pas les seules à être prises dans la tourmente des subprimes, qui fait de plus en plus de victimes.

Selon John Challenger, le PDG du cabinet Challenger, Gray et Christmas, la crise du secteur immobilier a provoqué 11 000 licenciements depuis vendredi dernier.

«Ce qui est remarquable sur ces licenciements, c'est la vitesse à laquelle ils se produisent. Beaucoup des entreprises concernées se sont tout simplement retournées», a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.

Mardi, la société de crédits hypothécaires First Magnus Financial, s'est mise en faillite, licenciant la quasi-totalité de ses 6000 salariés. La veille Capital One, l'une des grosses sociétés américaines de prêts hypothécaires, avait décidé de fermer l'une de ses divisions, avec à la clé la suppression de 1900 postes.

Et début août, American Home Mortgage Investment avait lui aussi annoncé sa mise en faillite et le licenciement de la quasi-totalité de ses employés en raison de la crise des «subprime».

Le secteur bancaire n'est pas le seul touché: selon une étude du cabinet spécialisé CSM Worldwide mercredi, la crise de l'immobilier va affecter les ventes d'automobiles neuves qui devraient tomber cette année à leur plus bas niveau en neuf ans.

«Nous sommes remontés dans les chiffres depuis 1970 et il est remarquable de constater combien les ventes de voitures reflètent celles de maisons, et notamment les mises en chantier de logements», a souligné Charles Chesbrough, économiste de CSM.

«Du fait des difficultés que de nombreux consommateurs rencontrent pour obtenir un prêt ou réussir à payer leurs traites après la hausse de leur emprunt immobilier à taux ajustable, il y aura un impact considérable sur les ventes de véhicules légers», a-t-il ajouté.

Mardi, le sénateur américain Christopher Dodd avait estimé que dans cette crise de «un à trois millions de personnes pourraient perdre leur logement» aux États-Unis, submergés par l'envolée des mensualités de leurs crédits hypothécaires à taux variables.