L'aide que des chercheurs de l'Université de Sherbrooke peuvent apporter à une entreprise prend diverses formes. Pour Matelas René, une entreprise de Nicolet, elle a permis la mise au point d'un matelas qui réduit les risques de plaies de lit pour les patients en milieu hospitalier.

L'aide que des chercheurs de l'Université de Sherbrooke peuvent apporter à une entreprise prend diverses formes. Pour Matelas René, une entreprise de Nicolet, elle a permis la mise au point d'un matelas qui réduit les risques de plaies de lit pour les patients en milieu hospitalier.

C'est ce qu'a expliqué le président de l'entreprise, Pierre René, alors qu'il s'adressait aux participants au déjeuner du groupe d'action pour l'avancement technologique de l'Estrie (GATE) et de la Maison régionale de l'industrie (MRI). L'activité a permis la présentation de deux cas d'expérience vécue entre des entreprises et l'Université de Sherbrooke.

Matelas René est une entreprise en affaires depuis 1947. La soixantaine d'employés fabriquent plus de 60 000 matelas par année, des produits destinés au deux tiers au marché résidentiel et au tiers au marché hospitalier.

Dans le contexte de la mondialisation et de la globalisation, un fabricant de matelas doit se démarquer encore davantage s'il veut continuer de prospérer, a rappelé M. René. C'est pour cela que l'entreprise a mis davantage d'accent sur la recherche et développement et s'est tournée vers l'université pour développer un nouveau produit.

Pourquoi l'Université de Sherbrooke alors que Nicolet est une municipalité qui a davantage de liens naturels avec la région de Trois-Rivières où se retrouve l'Université du Québec?

À cela, M. René répond par l'ouverture que l'université et les chercheurs d'ici affichent envers de telles demandes.

C'est ainsi, a-t-il raconté, qu'il a travaillé avec le professeur Denis Rancourt durant 18 mois à la mise au point d'un matelas où sont réduits les points de pression, limitant l'apparition de plaies de lits pour les patients longtemps alités, favorisant même la guérison de ces plaies.

Présentement, ces matelas sont à l'essai au Centre hospitalier Pierre Boucher, à Longueuil.

"Un deuxième mandat de recherche et développement est en cours avec l'université et nous préparons présentement un troisième mandat", a signalé M. René en insistant sur l'importance de développer des liens à long terme avec les chercheurs.

Des seringues sans aiguille

Quant au deuxième cas porté à l'attention des participants à ce déjeuner du GATE, il s'agit d'une entreprise encore en démarrage.

Comme l'a expliqué son président, Jean Gosselin, l'entreprise nommée Iaculor Injection est encore au stade des tests pré-clinique.

Jean Gosselin est un homme d'affaires de Montréal. Il y a près de deux ans, il a été invité à prendre connaissance d'une recherche menée par deux professeurs de l'Université de Sherbrooke, dont le Dr Martin Brouillette, et portant sur la mise au point de seringues sans aiguille.

Plusieurs entrepreneurs avaient été approchés mais aucun n'avaient poussé la démarche plus loin. Pourtant, a souligné M. Gosselin, le produit est d'autant plus intéressant qu'il ouvre des portes sur un marché évalué à plus de 16 milliards $.

Mais la route est longue avant de pouvoir investir un tel marché. Pour Iaculor, il a fallu d'abord négocier les royautés à verser à l'université et aux chercheurs. Puis, s'assurer du support financier et technique de partenaires comme le Conseil national de recherche du Canada et les ministères québécois et fédéral de développement économique.

Enfin, a-t-il signalé, il a fallu se tourner vers les fournisseurs de capitaux de risque, spécialisés dans le biomédical ou le pharmaceutique. Il a d'ailleurs insisté sur le type de relation à établir avec ces fournisseurs de capitaux afin de les impliquer dans l'entreprise tout en s'assurant d'en garder l'entier contrôle.

Iaculor doit maintenant développer des partenariats avec des compagnies pharmaceutiques.

"Nous fournissons les seringues, mais ce sont ces compagnies qui ont les médicaments ou les vaccins qui pourraient tirer avantage d'une seringue sans aiguille", a-t-il signalé.

Iaculor a des bureaux à Montréal, Toutefois, c'est à Sherbrooke qu'elle a trouvé le sous-traitant qui fabrique ces seringues pour elle.