À 76 ans, Warren Buffett peut dire mission accomplie.

À 76 ans, Warren Buffett peut dire mission accomplie.

Il est le troisième homme le plus riche au monde. Il n'a jamais eu autant de disciples sur les marchés boursiers. Mais il lui reste un dernier défi: se trouver un successeur.

«Même si c'est difficile de remplacer M. Buffett, les gens s'en font trop avec sa succession, dit François Rochon, président de Giverny Capital. Il a tout réussi dans sa vie, alors je ne vois pas pourquoi il ne réussirait pas son départ.»

L'Oracle d'Omaha a déjà tranché: il n'aura pas de successeur. Il en aura deux. Un PDG qui gérera les 73 entreprises détenues par Berkshire Hathaway. Et un directeur des investissements, qui s'occupera du portefeuille boursier de 120 milliards $US.

Trois candidats – tous des directeurs de filiales de Berkshire Hathaway – ont été approchés pour devenir le prochain PDG de Berkshire Hathaway, a indiqué le conseil d'administration en mars 2006.

C'est l'autre course à la succession — celle du directeur des investissements — qui retient l'attention. Après tout, l'Oracle d'Omaha ne doit-il pas sa réputation à ses succès à la Bourse?

Warren Buffett a donné quelques conseils aux candidats dans sa dernière lettre aux actionnaires. Le candidat idéal doit être capable de reconnaître les risques du marché.

Il doit être stable émotivement et indépendant d'esprit. Il doit être capable de comprendre les comportements des consommateurs. Mais surtout, il doit être loyal et ne pas quitter Berkshire Hathaway au premier pont d'or offert par un concurrent.

Le processus de sélection vient de commencer. Au nombre des 600 candidats qui ont envoyé leur curriculum vitae au siège social de Berkshire Hathaway, un enfant de quatre ans – sa candidature a été soumise par son père, un avocat d'Omaha – et un économiste d'Ottawa dont la stratégie d'investissement est basée sur les principes du yoga.

Selon le Wall Street Journal, les principaux prétendants à la succession de Warren Buffett brillent par leur absence. Edward Lampert, 44 ans, PDG du fonds spéculatif ELS Investments et grand admirateur de Warren Buffett, n'a pas soumis sa candidature.

Tout comme Thomas Gayner, directeur des investissements à Markel Corp, une compagnie d'assurance en Virginie.

Warren Buffett n'exclut pas la possibilité d'ajouter des candidats de sa propre initiative. Certains de ses amis auraient été trop gênés pour envoyer leur curriculum vitae, explique-t-il.

Berkshire Hathaway compte engager une ou deux personnes à qui on confiera un portefeuille de 10 milliards $US. «Le consensus, c'est qu'il choisira un gestionnaire dans la quarantaine», dit M. Rochon.

Que l'heureux élu ne célèbre pas trop vite: il s'agit d'un test, pas d'un couronnement.

«J'aimerais évaluer la justesse de ses décisions si je suis encore en vie. Je ne cherche pas un étudiant à qui enseigner comment investir. Je cherche une personne qui sait ce qu'elle fait», a dit Warren Buffett au Wall Street Journal la semaine dernière.