La croissance américaine a été révisée en légère hausse au 4e trimestre 2006, à 2,5% au lieu de 2,2% annoncé précédemment (en rythme annuel), les entreprises ayant plus stocké que prévu, a indiqué jeudi le département du Commerce.

La croissance américaine a été révisée en légère hausse au 4e trimestre 2006, à 2,5% au lieu de 2,2% annoncé précédemment (en rythme annuel), les entreprises ayant plus stocké que prévu, a indiqué jeudi le département du Commerce.

Les États-Unis ont affiché une croissance de 3,3% en 2006, a précisé le ministère qui a laissé sa précédente estimation inchangée.

Les chiffres du 4e trimestre sont un peu supérieurs aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 2,2% du Produit intérieur brut (PIB), au terme de cette troisième et dernière estimation.

Ils sont publiés au lendemain d'un discours du président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke qui s'est montré prudemment optimiste sur la croissance, en soulignant que les risques sur le front immobilier n'ont pas encore disparu même s'ils sont pour l'instant contenus.

La croissance a atteint environ 2% au deuxième semestre 2006 et «elle semble se poursuivre à un rythme similaire en ce début d'année», avait-il ajouté.

M. Bernanke avait de nouveau mis l'accent sur l'inflation, qui reste selon lui à un niveau «inconfortablement élevé».

Le ministère du Commerce a toutefois un peu révisé à la baisse jeudi ses chiffres en la matière.

Au quatrième trimestre, l'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a reculé de 1% (et non pas de 0,9%) et celui mesuré hors alimentation et énergie, qui est celui que privilégie la banque centrale, a augmenté de 1,8% (au lieu de 1,9%).

Sur l'ensemble de l'année, l'indice général a progressé de 2,7% (au lieu de 2,8%) et l'indice de base de 2,2% (inchangé).

La Fed s'inquiète de ces chiffres car elle vise une hausse de 2% maximum pour l'inflation de base, or l'indice n'a cessé de grignoter du terrain ces dernières années : 2% en 2004, 2,1% en 2005 et 2,2% l'an dernier.

La révision à la hausse de la croissance s'explique essentiellement par une hausse des stocks plus forte que prévu (+22,4 G$ US au lieu de 17,3 G$ US). Cela signifie qu'elles ont plus produit que ne laisse penser le chiffre des ventes, puisqu'une partie a été stockée.

Cela a contrebalancé une révision à la baisse de l'investissement des entreprises (-3,1% au lieu de -2,4%) qui s'explique par un déclin plus important que prévu des achats d'équipements et de logiciels.

Parmi les risques pesant sur la croissance, M. Bernanke avait souligné mercredi le ralentissement des dépenses des entreprises, dont l'ampleur «a été un peu supérieure à ce que l'on pourrait prévoir compte tenu de l'évolution normale du cycle économique».

L'investissement résidentiel a lui aussi été revu en baisse (-19,8% au lieu de -19,1%), rappelant que la crise du secteur n'est peut-être pas terminée.

La crainte des analystes est que, du fait du retournement de l'immobilier résidentiel, les ménages limitent leurs dépenses. Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent.

Au quatrième trimestre, les dépenses de consommation ont progressé de 4,2% (inchangé), restant le principal moteur de la croissance.

Conséquence de cette bonne santé qui se traduit aussi par un appétit accru pour les produits fabriqués à l'étranger, la balance commerciale a affiché une performance un peu meilleure que prévu, avec une hausse de 10,6% des exportations (au lieu de 10,5%) et une baisse de 2,6% des importations (au lieu de 2,2%).

Dans un rapport distinct, le département du Travail a annoncé une baisse de 10 000 des demandes hebdomadaires d'allocations chômage qui se sont établies à 308 000 au cours de la semaine close le 24 mars. Les analystes tablaient sur 320 000 demandes.