L'entrepreneur biopharmaceutique Francesco Bellini, qui produit maintenant son propre vin en Italie, avait une bonne raison de déboucher une bouteille, lundi soir.

L'entrepreneur biopharmaceutique Francesco Bellini, qui produit maintenant son propre vin en Italie, avait une bonne raison de déboucher une bouteille, lundi soir.

«Moi, je pense que le Québec, maintenant, est dans la bonne route», a dit M. Bellini en parlant du bond réalisé par Mario Dumont et son parti de centre droite, l'Action démocratique du Québec.

M. Bellini, cofondateur de BioChem Pharma, l'ancienne entreprise phare de la biotech québécoise, et plus récemment redresseur de Neurochem Pharma, est le partenaire de Power Corporation dans leur coentreprise biopharmaceutique, Picchio Pharma. Il est aussi connu pour ses critiques, durant les dernières années, de certains aspects du régime fiscal québécois.

«Finalement, je crois que les Québécois commencent à penser à créer une société plus moderne, tournée vers le futur, où on ne demande pas sans cesse j'ai besoin de ceci, j'ai besoin de cela , qui croient en eux-mêmes et qui avancent.»

«Je pense que les Québécois ont bien fait (lundi), ils ont très bien voté.»

Quand on lui demande si la communauté des affaires va appuyer financièrement le parti de M. Dumont, il répond: «Je crois que c'est irréversible.»

M. Bellini a rappelé qu'il a maintenant 60 ans et qu'il a cédé des responsabilités à ses deux fils, Roberto et Carlo. Il croit que l'environnement d'affaires et fiscal dans lequel ses deux fils vont évoluer sera meilleur si l'ADQ parvient à faire sentir son influence: «D'après ce que j'ai vu, je pense que oui.»

Il dit qu'il n'est pas actif en politique, «mais durant la campagne, si quelqu'un me demandait ce que j'en pense, je le disais».

M. Bellini, qui a déménagé sa résidence principale à Calgary et ouvert des bureaux dans l'Ouest, dit qu'il n'a pas voté aux élections de lundi, n'étant plus résidant du Québec depuis octobre dernier. Mais il fait la navette entre Montréal et Calgary et il était au Québec le soir des élections.

S'il a déménagé sa résidence permanente en Alberta (une juridiction fiscale très compréhensive pour les gens fortunés), ce n'est pas pour éviter de payer des impôts.

«C'est vrai que j'ai souvent dit que dans cette province (le Québec), dans les dernières trois ou quatre années, la façon dont on traite les entrepreneurs, les hommes et les femmes de recherche, ce n'est plus ce que c'était. Le régime fiscal s'est détérioré beaucoup», a dit l'entrepreneur, qui a notamment critiqué le traitement fiscal des options et des intérêts payés sur un emprunt servant à acheter des actions de firmes biopharmaceutiques.

«Mais si j'avais voulu sauver dans mes taxes, je l'aurais fait il y a cinq ans», dit-il en évoquant la vente de Biochem Pharma à la pharmaceutique anglaise Shire.

«C'est là que j'ai payé la majorité de mes taxes. Et là, j'ai payé peut-être des dizaines de millions de plus. Maintenant, je suis un salarié comme tout le monde. Alors ce n'est pas ça qui m'a amené en Alberta.»

«J'ai eu 60 ans, je voulais explorer l'Ouest. L'Alberta est très intéressante, dans une région jeune et forte qui regarde le futur, qui cherche à se fortifier. Et c'est très beau.»

M. Bellini et sa famille possèdent une partie de leurs actions dans une fiducie familiale albertaine.