Vincent Lacroix est au tapis à son procès pénal: presque tous les témoins qu'il voulait amener en cour n'auront pas l'occasion de répondre à ses questions.

Vincent Lacroix est au tapis à son procès pénal: presque tous les témoins qu'il voulait amener en cour n'auront pas l'occasion de répondre à ses questions.

En effet, il lui reste à annoncer mardi matin si Eric Asselin et lui-même témoigneront.

C'est ce qui ressort de la journée d'audience de lundi dans la salle présidée par Claude Leblond, juge de la Cour du Québec.

Concernant la trentaine de témoins envisagés, dont une partie avaient déjà été convoqués par subpoena, presque toutes les assignations ont été cassées.

Après les cassations déjà faites en matinée, Vincent Lacroix est revenu en début d'après-midi en admettant qu'il ne voyait plus la pertinence légale des témoignages recherchés en rapport aux chefs d'accusation qui pèsent contre lui.

Tour à tour, à la demande du PDG déchu de Norbourg, le juge a cassé plus d'une dizaine d'assignations en après-midi. Les noms de ceux qui font «faux bond» sont notamment Michel Fragasso, de Capital Teraxis et des fonds Evolution, Denis Auclair, de la Caisse de dépôt et placement du Québec et... Denis Arcand, journaliste à La Presse.

Lacroix et Asselin incertains

Si la semaine dernière, M. Lacroix prévoyait poser des questions à son ancien chef des finances Eric Asselin et ponctuer la défense avec son propre témoignage, il en est maintenant incertain.

L'accusé avait l'air abattu en sortant du palais de justice de Montréal. Il s'est dit grandement déçu de voir que la chronologie de la défense est maintenant ruinée. Il ne pourra pas aborder des questions comme le «trou» de 20 M$ selon ses plans.

«Est-ce que je peux le faire, sans témoins, demande-t-il, avec la crédibilité que j'ai présentement ? Le juge va m'écouter mais est-ce que je suis assez crédible pour être l'unique témoin de ma défense ? Je dois vous avouer que je ne le sais pas.»

Le témoignage d'Eric Asselin était peut-être le plus attendu avec celui de M. Lacroix. Pourquoi hésiter à le convoquer maintenant ?

«Sans tous [les autres] témoignages, est-ce que celui de M. Asselin est nécessaire ? Ça ne sert à rien d'en faire un spectacle. Je comprends que tout le monde veut le voir, mais est-ce que c'est pertinent de le faire venir pour confirmer si un courriel vient de lui ? Le document parle de lui-même. Je me suis fait couper la base de la défense ce matin.»

L'ancien PDG est particulièrement amer de ne pas pouvoir qualifier l'Autorité des marchés financiers de négligente et de démontrer un conflit d'intérêts dans l'affaire Norbourg. «Est-ce qu'un organisme qui a été négligent, ce qui ressort clairement du recours collectif intenté contre eux, peut lancer des accusations contre moi ? Mais j'ai compris les commentaires du juge [sur le manque de pertinence du sujet].»

Vincent Lacroix ne plaidera pas coupable malgré les revers. «J'ai toujours fait face à la situation et je le ferai jusqu'à la fin. Ne vous en faites pas. Le jour du jugement, je serai là.»