Lentement mais sûrement, les taux hypothécaires continuent d'augmenter au pays. Avec la hausse de mercredi, le terme d'un an est actuellement à son niveau le plus élevé depuis 2001, mais le marché immobilier conserve une vigueur étonnante.

Lentement mais sûrement, les taux hypothécaires continuent d'augmenter au pays. Avec la hausse de mercredi, le terme d'un an est actuellement à son niveau le plus élevé depuis 2001, mais le marché immobilier conserve une vigueur étonnante.

«Le marché de la revente est assez vigoureux et va le demeurer pour le reste de l'année et en 2008», prévoit Astrid Joseph, analyste de marché à la Société canadienne d'hypothèque et de logement.

Pour Montréal, la SCHL prévoit que 40 300 maisons changeront de propriétaires en 2007, soit un peu plus que l'an dernier.

Au premier trimestre de 2007, le nombre de transactions enregistrées sur le marché inter-agences a augmenté de 9,1% à Montréal et de 9,2% dans l'ensemble du Québec.

Cette forte hausse a surpris Hélène Bégin, économiste chez Desjardins, qui s'attendait à ce que le marché de la revente refroidisse un peu, imitant celui de la construction neuve qui a sensiblement ralenti.

Il y a peut-être des explications, selon elle, comme le fait que ceux qui veulent vendre leur maison sont plus nombreux à faire affaires avec un agent plutôt que vendre eux-mêmes, parce que le marché est un peu moins bon qu'il l'a été, ce qui gonfle les statistiques.

Il y a aussi l'augmentation des coûts de construction des maisons neuves, qui forcent les acheteurs à se tourner vers le marché des maisons existantes et peut-être aussi le fait que plusieurs se dépêchent d'acheter avant que les taux d'intérêt augmentent trop.

Quoi qu'il en soit, «je serais très surprise que le marché garde cette cadence-là pour le reste de l'année», estime Hélène Bégin.

Desjardins prévoit une légère baisse des transactions sur le marché en 2007, parce que la hausse du prix des maisons et l'augmentation des taux d'intérêt vont finir par décourager les premiers acheteurs.

Pour les propriétaires, les paiements mensuels sont de [JUMP]plus en plus lourds à supporter. Un emprunt qui coûtait 5,8% d'intérêt à l'été 2005 en coûte aujourd'hui 7,15% pour un terme de cinq ans. Pour un terme d'un an, le taux est passé pendant la même période de 4,5% à 6,8%, son niveau le plus élevé depuis 2001.

Les institutions financières ont annoncé des hausses de leurs taux hypothécaires hier, en raison des augmentations importantes des rendements sur le marché obligataire, qui conditionne le marché des hypothèques.

Le marché obligataire a réagi fortement à l'annonce d'une hausse prochaine des taux d'intérêt par la Banque du Canada pour juguler l'inflation, qui serait la première en un an.

Les taux obligataires sont à la hausse depuis le début du printemps. Depuis le début de l'année, la hausse atteint 56 points de base pour les échéances de deux ans et 58 points pour l'échéance de trois ans, a précisé Benoît Durocher, spécialiste du marché obligataire chez Desjardins.

«La tendance haussière est bien ancrée au sein des marchés financiers et on pourrait connaître d'autres hausses», avance-t-il.

David Adamo, de Scotia Capital, pense au contraire que le marché obligataire marquera le pas.

«Nous ne prévoyons pas que les taux continueront d'augmenter au cours des prochains mois. Même si la Banque du Canada augmente ses taux à sa prochaine réunion en juillet, le ralentissement de l'économie américaine devrait favoriser une baisse des taux obligataires cet été, tant sur le marché américain que canadien», explique-t-il.